L’Îlot Jacopin ou Enez Jacopin à Roscoff est accessible uniquement à marée basse depuis la Pointe de Perharidi. Si l’îlot est figuré sur le cadastre parcellaire de 1846 accompagné du toponyme "Île Jacopin" (parcelle n° 98), aucune construction n’y apparaît. La parcelle de 46,7 ares composée de "pâture et rochers" appartient à Louis Mège. Le macrotoponyme est "Lambervez en Saint-Pol" (s’agit-il de la ferme dont dépend la parcelle ?) et le microtoponyme "ar Jacopin". Ce patronyme est porté dans le Finistère, c'est un diminutif de Jacob (ou Jacques).
Prévue par la "commission mixte d'armement des côtes, de la Corse et des îles" de 1841, la batterie de Perharidi à Roscoff est proposée pour la défense des mouillages de l’Île de Batz en complément de la batterie Ouest de l’Île de Batz et de la batterie du Fort Bloscon. Armée de 2 canons de 30 livres de balle et 2 obusiers de 22 cm, elle doit remplacer la batterie du Fort de La Croix.
Le terrain est acheté 1 500 francs en 1860. La batterie de côte et le corps de garde modèle 1846, modifié pour 20 soldats, qui doit servir de réduit à la batterie, sont construits en 1862.
L’Îlot Jacopin est déclassé en 1889 puis vendu à Michel Jules Morphy-Mac Sweeny qui en fait sa résidence secondaire (cf. extrait des états de section de 1847 conservés aux Archives départementales du Finistère). C’est à Michel Morphy (1863-1928), journaliste et romancier populaire français que l’on doit la transformation du corps de crénelé en une construction néo-gothique. Parc avec allées et jardins sont aménagés comme le montre une photographie aérienne verticale de 1931.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Pointe de Perharidi est intégrée au Mur de l’Atlantique. Ce "nid de défense" (Widerstandsnest), numéroté 97 appartenait au groupe défensif côtier de Morlaix (Küsten-Verteidigungs-Gruppe, abrégé "KVGr"), sous-groupe de Roscoff. L’Îlot Jacopin est occupé et un poste d'observation et de tir est construit.
A l’origine dépourvu de végétation (cf. cartes postales), l’îlot est progressivement couvert par des cyprès de Lambert. Un bâtiment semble avoir été construit dans les années 1960.
L’Îlot Jacopin est une propriété privée. Elle a été la propriété successive de Michel Morphy (mise en vente en 1925), d’un Marseillais (?), d’un Belge (à partir de 1976), puis d’Allemands (à partir de 1985). L’îlot a été mis en vente en 2002 : il était estimé à environ 870 000 €.
Quant à la Pointe de Perharidi, acquise en 2010 par le Conservatoire du littoral, sa gestion est confiée à Haut Léon Communauté.
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