Le port du Stiff (Ouessant) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Un transfert de compétence :

En application de l'article 22 de la loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation de la République (loi NOTRE), une convention de mise en œuvre de transfert de compétence en matière d'aménagement, d'entretien et de gestion du port du Stiff est signée le 15 décembre 2016. Cette convention concerne les terrains du domaine public portuaire, les ouvrages et installations y prenant place, les biens meubles affectés spécifiquement au port maritime. Aussi est transféré à la Région Bretagne l'ensemble des biens du domaine public de l’État et du Département compris dans les limites administratives du port : ouvrages d'infrastructures, équipements divers, outillages publics, gare maritime, stationnement, terre-plein et enrochement de protection, zones de mouillages et fonds de plan d'eau du périmètre du port, voiries, réseaux à l'exception des établissements de signalisations maritimes (ESM).

Les fonctions relèvent du maintien du trait de côte (lutte contre l'érosion), de la protection (courant et vent) de la zone portuaire, du stationnement, du chargement et déchargement (fret) et transport de passagers et du mouillage.

Actuellement, le port de l'île du Stiff est desservi par 2 compagnies de transports permettant la traversée de 102 599 passagers par an (chiffres de 2019) et 1 236 406 tonnes de marchandises par an. Les départs se font depuis Brest et Le Conquet.

Contexte d'opération d'Inventaire des ports bretons :

L'étude du port du Stiff a été réalisée dans le cadre de l'opération de l'Inventaires des patrimoines des communes du Parc Naturel Régional d'Armorique (2014) et de l'étude thématique des patrimoines culturels des ports de propriété régionale (2021).

De porz Ligoudou au port-abri du Stiff :

Situé à quelques mètres au sud de l'anse du Stiff, Porz Ligoudou proposait une digue composée d'enrochement dont il ne reste qu'un amas de pierres. La fonction d'abri du Stiff s'est structurée à partir de la fin du 19e siècle.

Le premier équipement construit sur le secteur du port-abri du Stiff est dédié au sauvetage en mer. La station de sauvetage, établie en 1884, vient en appui de celle de Lampaul. Cette dernière implantée à l'ouest de l'île ne permet pas de répondre efficacement aux situations de danger propres à la zone de navigation située entre Ouessant, l'archipel de Molène et le continent.

Après la construction de l'abri du canot sauvetage et de sa cale, un môle, de petite dimension est construit en 1905. Sa hauteur permettait un accostage à marée haute. Cependant, de peu de longueur, il n'avait alors pas de réelle fonction de protection (si ce n'est, toutefois, de protéger l'accès à la cale). Cette infrastructure est allongée en 1930, puis complétée par des biseaux d'élargissement, afin de permettre un accostage indépendamment des coefficients de marée : en 1961, le jour de sa première traversée, l'Enez Eussa II n'avait pu accoster en raison de la marée basse et d'un fort coefficient. Doté d'escaliers, ce môle, actuellement dédié au chargement et déchargement de marchandises, permet aussi le transport de passagers durant la saison estivale.

La construction en 1986 de la digue Jarlan complète l'ensemble des infrastructures portuaires de l'île de Ouessant et du Stiff. Sa mise en fonction permet la protection de l'anse du Stiff et une meilleure desserte de l'île. La hausse de la fréquentation touristique de l'île depuis plus de trente ans n'a pas rendu obsolète le môle de 1905 qui protège des vents et courants les bateaux de pêche.

Port du Stiff, la porte d'entrée de l'île :

La connexion entre ces infrastructures et les falaises se fait par un terre-plein (stabilisé par un enrochement) qui reçoit parkings et gare maritime. L'hyper-fréquentation en saison estivale rend difficile les accès et la cohabitation des usages différents : transports de passagers (cars, taxi, voitures), location de vélo, déchargement de fret...

En dotant la partie est de l'île d'infrastructures portuaires, l'Etat permettait à Ouessant d'être desservie plus régulièrement et de façon sécurisée alors que le port de Lampaul restait et demeure souvent difficile d'accès et que Porz Arlan n'a jamais répondu aux objectifs fixés.