La chapelle Saint-Pierre et de L'Immaculée-Conception
L'édifice actuel est construit sur un ancien oratoire du 14e siècle dédié à saint Pierre. En 1716, la marquise de la Coste et veuve du compte du Plélo lègue gratuitement l'ancienne chapelle saint Pierre à la congrégation de l'Immaculée Conception. Cette chapelle étant en trop mauvais état, les congrégationnistes décident de la reconstruire dès 1717. Elle est terminée et bénite en 1719 sous le vocable de l'Immaculée Conception. En 1792, la chapelle est confisquée aux congrégationnistes avant d'être vendue comme bien national et rachetée par l'imprimeur Louis-Jean Prud'homme en 1796.
Fondation de Notre-Dame-d'Espérance
En 1837 est nommé à la tête de la congrégation l'abbé Paul Prudhomme (1812-1882), petit-fils de l’imprimeur. Ce dernier développe le culte de la Vierge dans l’édifice, en fondant en 1848, dans le contexte troublé de la Révolution de février, une confrérie dédiée à la prière pour le Salut de la France, placée sous le patronage de Notre-Dame d’Espérance. Le succès grandissant de cette association convainc le prêtre devenu chanoine en 1845 de reconstruire entièrement le sanctuaire.
Les travaux débutent en 1852 par le clocher et s'achèvent probablement vers 1857. Il semble que le chanoine Prud'homme ait dessiné les plans et dirigé le chantier lui-même. Mais les archives attestent aussi qu'il s'appuie ponctuellement sur des architectes de métier comme le briochin Théodore Maignan (1824-1894) en 1856, qui est aussi le maître d'œuvre de la basilique de Quintin. En 1876-1877, sans doute en lien avec le privilège des sept autels, accordé à la chapelle en 1876, le chœur construit vingt ans plus tôt est reconstruit, sous l’égide toujours de Paul Prud’homme. Il s'agit d'ajouter au sanctuaire initial un déambulatoire et trois chapelles rayonnantes. La complexité du chantier mettant à mal la stabilité des voûtes, l'architecte P. Meslay est appelé en renfort.
L'architecture de la basilique s'inscrit résolument dans le mouvement néogothique qui prend son essor au milieu du 19e siècle en France. Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), grand apôtre et théoricien de ce style architectural, est consulté à deux reprises sur le projet (au début et lors des travaux du chœur) et son empreinte est sensible dans l’architecture comme dans les décors.
Un important ensemble de verrières néogothiques est commandé et réalisé par l’atelier du Carmel du Mans entre 1853 et 1857, sur des cartons peints des frères Carl et Frédéric Küchelbecker.
Des décors peints, figurant notamment des anges, ornent les parties hautes du vaisseau central, du transept et du chœur. Ils sont attribués à Raphaël Donguy (1812-1877).
Une grande sacristie de style néo-Renaissance est ajoutée sur le côté nord de l’édifice vers 1860, intégrant des vestiges du plafond à caissons datés du 16e siècle et provenant de l’ancienne tribune d’orgue de la cathédrale Saint-Etienne.
Modernisation et remaniements
La chapelle est érigée en basilique en 1903.
En 1927, des travaux de restauration sont entrepris. Ils consistent à remplacer les pinacles et clochetons sculptés en tuffeau par des ornements en ciment moulé.
Enfin, entre 1957 et 1964, sous la direction d’André le Méhauté (1925-2014), de nouveaux travaux viennent modifier l’aspect extérieur et intérieur de la basilique. Les parties hautes sont surhaussées d’un niveau d’attiques éclairant les combles par des baies rectangulaires. Le chœur est entièrement réaménagé et simplifié, sans doute en lien avec les prescriptions nées du Concile Vatican II (1962-1965). Le trône monumental néo-gothique (1878) de la statue de Notre-Dame d'Espérance est remanié pour ne former qu'un simple socle. Le maître-autel (1884) est aussi reconfiguré et réduit. Le chœur est ouvert sur sa face antérieure par le retrait de la barrière de communion. Enfin les décors peints des écoinçons des arcades disparaissent derrière un badigeon de ton pierre.
Le projet d’André le Méhauté pour la reconstruction de la flèche déposée en raison de sa fragilité en 1957 est rejeté en 1962, laissant la basilique dans cet état d’incomplétude qui s'est maintenu jusqu’à nos jours.
Chanoine de la basilique Notre-Dame-D'Espérance