Le renouveau du culte marial durant la seconde moitié du 19e siècle et le changement de statut de l'église, élevée au rang de basilique en 1891, entraînèrent une vaste campagne de commande de vitraux. L'atelier du Carmel du Mans avait déjà signé la restauration de trois verrières du 15e siècle lorsqu'il se vit confier, en 1893, sous l'autorité du maître verrier Hucher, la fabrication de six verrières historiées dont certaines évoquent l'origine du sanctuaire et du culte qui s'y rattache. Ici un laboureur découvre la statue de la Vierge enfouie dans un buisson de ronces. La scène miraculeuse, que l'on fait remonter au 9e siècle, se déroule dans un paysage idéalisé ; attitudes et physionomies des personnages font penser aux dessins des frères Küchelbecker qui, travaillant à l'atelier du Carmel du Mans, sont à l'origine d'un grand nombre de cartons de vitraux en Bretagne, notamment en Côtes-d'Armor.
(M.-D. Menant, inventaire topographique, 2010)
La verrière a été offerte par Jean-Marie Le Maignan de Kerangat - alors maire de Josselin - et sa femme, née de La Haye Saint Hilaire ; leurs armoiries sont figurées dans la partie inférieure. Elle prend place dans la chapelle nord-est, réaménagée en 1893 pour devenir la chapelle du pèlerinage et accueillir la statue de Notre-Dame du Roncier.
La scène principale représente la découverte légendaire de cette sculpture, tradition mise par écrit pour la première fois en 1666 par le père Isaac de Jésus Maria, carme du prieuré de Josselin. Un homme qui labourait son champ découvrit une statue de la Vierge dans un buisson de ronces toujours fleuri. Il la rapporta chez lui (sa maison est visible dans la partie supérieure gauche du vitrage) mais elle disparut pour réapparaître dans le roncier. L'évènement se reproduisit plusieurs fois et motiva la création à cet emplacement d'un oratoire en bois, que remplaça une église en pierre, placée tardivement sous le vocable de Notre-Dame-du-Roncier.
(G. Maksud, enquête thématique, 2022)
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