Le riche décor des sablières
Resté anonyme, le sculpteur des sablières de Kerlénat a créé, au début du XVIe siècle, une œuvre modèle, dont le répertoire inspiré de l’Antiquité, peuplé d’un bestiaire fabuleux, fut une véritable source d’inspiration de nombreux ateliers des environs : on citera l’église de Locmalo, celles de Ploerdut ou Bieuzy, ou les chapelles toutes proches de Saint Jean à Guern, Saint-Yves de Lignol ou de la Trinité à Langoelan.
Parmi les représentations qui ont inspiré les autres ateliers, sirènes, centaures et scène de chasse sont les plus marquantes.
Sur le mur nord de la nef, deux sirènes à corps pisciforme, à buste d’homme pour l’une et de femme pour l’autre, soutiennent un miroir bombé placé au centre de la poutre et tiennent entre leurs mains un peigne et un miroir, symboles de vanité et d’impureté.
A côté, un combat oppose deux centaures armés d’arcs bandés dirigés l’un contre l’autre. Ces créatures à buste humain et corps d’animal à longue queue et pattes griffés ont contribué pour une large part à la popularité de ces thèmes de Kerlénat, issus comme la licorne de l’imagerie de la fin du Moyen Age, à la mode dans l’art courtois dès le 14e siècle.
On notera également la remarquable adaptation au cadre de la sablière (mur sud de la nef) d’une scène de chasse, illustration fréquente dans les manuscrits des 15e et 16e siècles, le chasseur sonnant du cor précédé de deux chiens encadrant le cerf (C. Toscer)
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