Dossier non géolocalisé
La décoration au titre du 1% artistique du lycée Joliot-Curie de Rennes est composée d'une sculpture en bronze de Francis Pellerin (1915-1998), dénommée "Allégresse".
Une seconde œuvre avait été agréée afin de décorer le restaurant scolaire mutualisé avec le lycée Chateaubriand. Il s'agissait de deux panneaux en bois, de 18 m2 chacun, sculptés et gravés par Séraphin Gilly (1009-1970). Démonté lors d'une restructuration cet ensemble a disparu.
Un programme approuvé sans difficulté.
Le projet de décoration de l'école nationale d'enseignement technique de Rennes, aujourd'hui lycée Joliot-Curie, a été agréé, semble-t-il sans difficulté notable, par les instances consultées ou décisionnaires en matière de 1% artistique.
Une sculpture en bronze de Francis Pellerin et des panneaux de bois sculptés de Séraphin Gilly
Le projet de confier cette décoration à Francis Pellerin, pour une sculpture en bronze, et Séraphin Gilly, pour deux panneaux de bois sculptés de 18 m2 chacun, a été présenté, le 25 novembre 1962, par l'architecte Jean Monge, maître d'œuvre de cet établissement aux côtés de l'Architecte en Chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, Louis Arretche. Il a reçu un avis favorable de l'Inspecteur général de l'Education Nationale, M. Jeffray, le 26 septembre 1963 – avis même très favorable pour Séraphin Gilly.
Le Conseil Général des Bâtiment de France, qui avait approuvé le programme de construction de l'Ecole nationale, le 20 octobre 1959, approuve le projet de décoration, le 15 octobre 1963, demandant simplement de veiller à protéger les panneaux de bois des chocs et des risques d'infiltrations.
Forte de ces avis, la Commission de la création artistique peut étudier le projet. Elle l'approuve, le 5 février 1962, déclenchant la rédaction des arrêtés d'agrément, signés de Bernard Anthonioz, chargé de mission pour la création artistique au ministère des affaires culturelles, le 26 février 1964.
A sa suite, les œuvres sont exécutées et implantées dans l'établissement.
Un dossier conserver aux archives municipales de Rennes, concernant la sculpture de Francis Pellerin, permet de dater de 1959 les premiers échanges entre l'artiste et l'architecte Jean Monge, qui se rencontraient régulièrement à l'école des beaux-Arts de Rennes où ils enseignaient tous deux.
Situation actuelle des œuvres
La sculpture de Francis Pellerin est toujours en place, à son implantation d'origine. Des rosiers installés autour la masquent cependant en partie, tandis qu'un massif d'arbustes gêne sa visibilité depuis l'espace public.
Francis Pellerin, acteur majeur de la sculpture bretonne de la seconde moitié du 20e siècle, est l'auteur de plusieurs "1%" dans les établissements scolaires et universitaires bretons. On peut voir ses sculptures dans les lycées Jean-Guéhenno de Vannes et Fougères, ou dans les lycées Bréquigny et Pierre-Mendès-France à Rennes, par exemple.
Les panneaux de bois de Séraphin Gilly ont disparu après avoir été déposés lors d'une restructuration du bâtiment de la restauration scolaire. Ils font l'objet d'une présentation plus poussée dans la partie "description" de ce dossier. Leurs maquettes sont publiées dans le champ "illustration".
Des panneaux de bois de ce sculpteur sont toujours en place au lycée maritime Pierre Loti de Paimpol.
Sculpteur installé à Rennes, Premier Grand Prix de Rome en 1944, professeur de sculpture à l'école des Beaux-Arts et à l'Ecole d'Architecture de Rennes. Auteur de 30 à 40 "1%", essentiellement en Bretagne.
Apprenti ébéniste à Marseille puis élève des l’École des Beaux-Arts de Paris, atelier Grammont-Landowski. Atelier situé 4, rue Joseph Bara à Paris. Grand Prix Florence Blumenthal en 1936.
La sculpture de Francis Pellerin
L'arrêté d'agrément, signé le 28 février 1964, par Bernard Anthonioz, alors chargé de mission pour la création artistique, précise que la sculpture est en bronze et mesure 2,20 m X 1,1 m X 1m environ, que son prix s'élève à 47 000 F et qu'elle sera placée dans l'espace vert situé à l'entrée du lycée. Son sujet est : "Allégresse". La description signée de l'artiste et de l'architecte, le 28 mars 1963, indiquait avec plus de détails : "La sculpture sera reçue au niveau du gazon, par un massif de béton (...) dans cet espace vert, établi par les voies d'accès au bâtiment d'administration, d'une part et aux locaux d'enseignements d'autre part"." Elle évoque également : "Une forme déliée, sorte de nœud serait susceptible de mettre en résonnance les lignes droites de l'ensemble." Le sujet est ici nommé : "Hommage à la Technique "Allégresse"."
Le bronze a été fondu dans les ateliers de la société milanaise "Battaglia et C", pour un prix de 900 000 lires italiennes (1964).
Les panneaux de bois sculptés de Séraphin Gilly (disparus)
Le compte-rendu de la Commission de la création artistique qui approuve le projet, le 5 février 1964, indique :
"Dans le hall d'entrée du restaurant, deux panneaux de boiseries gravées, de 6m X 3m environ chacun (soit 36 m2 au total), composés de 60 dalles montées en ébénisterie.
Thème : Brocéliande et les personnages mythiques bretons. Prix : 40 000 Fr.
Ce projet est accepté. Toutefois, lors de l'exécution, l'artiste devra veiller à ne pas appuyer le trait de gravure sur le bois."
Ces panneaux ayant disparu, il est intéressant de mentionner les précisions de l'artiste apportées dans son devis, daté du 30 juin 1962, sur son "procédé personnel" :
"Chacune de ces dalles sera préparée, sur mes indications, en contreplaqué, composé d'une partie centrale en Sycomore recouverte de part et d'autre d'un placage de Sycomore et d'un revêtement d'Acajou Sapelli verni.
Le dessin une fois reporté sur les panneaux, ces derniers seront gravés, soit jusqu'à l'âme de Sycomore ou, selon la volonté du Sculpteur et l'exigence du Dessin, seulement dans l'épaisseur du placage d'Acajou.
Ce procédé original permet la Création d'une Fresque d'une très grande richesse."
Archives Nationales : 19880466/43. Dossier 1% de l'établissement. Ministère de la Cuture. 1962-1964.
Archives Nationales : 20020101/89. Dossier artiste Francis Pellerin. Ministère de la Culture.
Archives municipales de Rennes : 60 Z 46. Ecole nationale d'enseignement technique (1964-1965). Fonds Francis Pellerin, 1959-1965.
Hottin [Christian] Et Roullier [Clothilde], Un art d’État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens, 1945-1965, Rennes, PUR, 2017, 257p.
Stagiaire au Conseil régional de Bretagne, Service de l'Inventaire du patrimoine. Etudiante en licence 3e année "Droit et marché de l'art" à l'UBO (Quimper). Février 2024.
Stagiaire au Conseil régional de Bretagne, Service de l'Inventaire du patrimoine. Etudiante en licence 3e année "Droit et marché de l'art" à l'UBO (Quimper). Février 2024.