La chapelle est construite en béton.
La nef est de plan rectangulaire simple. Elle est séparée du chœur, contenu dans une abside semi-circulaire, par un arc diaphragme et est encadrée, de chaque côté, par deux ailes dévolues aux religieuses. Depuis l'extérieur, ces deux ailes évoquent des bas-côtés. La chapelle est surmontée d'un clocher à peigne.
La structure du plafond en béton de la nef est très dessinée. La partie centrale est plus haute et large que les parties latérales. L'architecte a-t-il voulu faire une allusion métaphorique à des collatéraux ? On peut par ailleurs noter, en lien avec cette structure, une évolution du dessin des baies latérales hautes. Le projet figuré sur la coupe longitudinale de 1936, comportait 15 baies verticales groupées par trois. Un fin bandeau horizontal a été réalisé in fine (voir les illustrations).
Décoration de la chapelle.
Pour l'aménagement de la chapelle, l'architecte a fait appel à l'entreprise Duhamel. Pour sa décoration, il a sollicité le peintre Théophile Lemonnier et le maître verrier Jean Klein.
Concernant l'aménagement, le programme en date du 15 septembre 1938, mis au point par l'architecte, prévoyait notamment :
"- Un dallage en mortier de ciment (...)
- Revêtement des marches, contre marches et palier du maître autel en enduit au mortier de ciment et granulés de marbre, coloré, lavé et brossé
- Le revêtement des murs sur deux mètres de hauteur en enduit au mortier de ciment et granulés de marbre, coloré, lavé et brossé, avec joints creux tous les 53 cm (...)
- Table de l'autel, sur bahut, balustrade, chaire et bénitiers en béton de ciment, avec sur toutes les faces vues, enduit au mortier de ciment et granulés de marbre comme ci-dessus (...)
- Ossuaire, comprenant : fouille, fonds et parois en béton de ciment avec enduit au mortier de ciment lissé, - sans dalle de couverture (...)
L'ensemble pour un prix net et forfaitaire de 52 000 Frs."
A propos des peintures, il précisait :
"1° Peinture à la fresque sur ciment de 14 stations de chemin de croix de 0,75 x 0,55
2° Peinture décorative sur le thème de Saint-Louis surface 47 m2
3° Peinture décorative sur le thème de la Vierge surface 47 m2
ces travaux, après acceptation des maquettes seront exécutés pour la somme forfaitaire de 20 000 Frs 00".
Les deux peintures murales s'inscrivent dans des demi-cercles de 7 m de rayon. Leur auteur, le "seizh breur" Théophile Lemonnier, est professeur à l'école des beaux-arts de Rennes. Il a entre autres dessiné, en 1934, le rideau de scène du théâtre de Rennes et en 1938, une fresque sous la coupole du lycée Renan de Saint-Brieuc ainsi qu'un décor pour le cinéma Le Français à Rennes. A Fougères, son trait est particulièrement épuré et empreint de classicisme. Chaque fresque est composée de trois scènes, une placée au centre, en partie haute, les deux autres latérales, en partie basse. Les personnages principaux sont la Vierge et Saint Louis (sous le patronage duquel étaient placés les hospices de Fougères ). Le peintre fait le choix de couleurs chaudes. Il est à noter que l'auteur à souhaiter représenter le château de Fougères, dont on reconnaît deux des tours construites au 15e siècle, soit plusieurs siècles après le règne de Saint Louis.
Le chemin de croix est d'une tout autre facture. Le support, en ciment et granulés de marbre, représente une contrainte à laquelle l'artiste a su s'adapter. Il a simplifié chacune des stations, en faisant ressortir, de façon symbolique, tel ou tel élément de l'épisode relaté : le voile de sainte Véronique par exemple.
Quant aux vitraux, le traité de gré à gré entre la ville, représenté par le Maire, M. Rebuffé, et Jean Klein, approuvé le 18 janvier 1940, précise :
"Les travaux seront exécutés pour le prix forfaitaire de 10 900 francs et comprennent :
Dans la chapelle le grand vitrage (verre antique rouge derrière l'autel d'une surface d'environ 24 m2 50.
Les 8 panneaux et les trois bandes du haut de la chapelle en verre antique jaune d'une surface d'environ 16 m2. La mise en place et la fourniture de vergettes en fer nécessaire."*
Un autre élément décoratif a été réalisé pour l'entrée de l'hospice. Il a été confié au sculpteur Bourget, demeurant rue Hoche à Rennes, pour un prix forfaitaire de 5800 francs. Il s'agissait d'un haut-relief en plâtre de 2,8 m de hauteur et 1,5 m de largeur, représentant la Ville de Fougères accueillant les vieillards. Il est encore visible sur une photographie de l'hospice après les bombardements de 1944, mais a disparu aujourd'hui.
Architecte DPLG, architecte de l’Office départemental des HLM, architecte de la ville de Fougères, directeur de l’école régionale d’architecture, 17 quai Lamartine, Rennes, et 12 rue Chateaubriand, Fougères