Un lycée lié au développement démographique et urbain de Rennes après la Seconde Guerre mondiale.
En 1955, pour faire face à l'explosion de la démographie scolaire, la ville de Rennes et le ministre de l’Éducation Nationale, Jean Berthoin, se mettent d'accord sur un programme comprenant la rénovation du lycée de garçons existant, ainsi que l'ouverture de deux lycées et d'un collège technique.
En matière d'urbanisme, en un temps où l'équipement scolaire est un enjeu essentiel, à l'instar du logement, il est prévu d'implanter le lycée de jeunes filles (lycée Bréquigny), dans la périphérie sud-est et celui des garçons (lycée de la Grenouillais), au nord-est, tous deux en périphérie de grands ensembles. Le premier est construit rapidement (1960). Le second, prévu sur des terrains situés en bordure de la route de Fougères, attendra 1967.
Des plans avaient pourtant été étudiés, dès 1956, par Louis Arretche et Jean Monge. Le conseil municipal avait même approuvé le programme technique, le 13 avril 1958, mais une opportunité majeure a décalé la réalisation. Une École nationale d'enseignement technique (actuel lycée Joliot-Curie) a en effet été créée par décret, le 5 février 1959, en réponse aux besoins de main-d’œuvre qualifiée. Elle a été implantée sur les terrains d'abord dévolus au projet de lycée de la Grenouillais. Elle ouvre en 1963.
Ouverture en 1967-1968
Le lycée initialement prévu pour les garçons, puis pour être mixte, continue à être étudié sur une parcelle quasi mitoyenne, au sud. Louis Arretche donne un premier plan masse en 1961. Le lycée ouvre six ans plus tard - et encore est-ce partiellement, en 1967. Arretche est accompagné par Jean Lemercier comme architecte d'opération.
La première rentrée de l'ensemble des classes a lieu en 1968. Avant même d'être construit, le nouvel établissement s'est vu attribuer les classes préparatoires de l'historique lycée de Rennes. Le nouvel établissement "récupère" ainsi, dès 1968, le nom de Chateaubriand. Le conseil municipal de Rennes délibère dans ce sens le 24 avril 1968 : "On peut donc considérer que le lycée d’État mixte classique et moderne du boulevard de Vitré, dans lequel seront transférées les classes [préparatoires] précitées, poursuivra, pour l’essentiel, la mission assurée depuis de longues années par l'établissement de l'avenue Janvier, celui-ci étant vraisemblablement destiné, dans un avenir assez proche, à être essentiellement un collège d'enseignement secondaire."
L'ancien lycée, situé en centre-ville, prendra ensuite le nom d’Émile Zola. C'est encore aujourd'hui une cité scolaire qui accueille collégiens et lycéens. Ce transfert du nom et des classes préparatoires de l'historique lycée de Rennes, ouvert en 1803, est à l'origine des importantes collections scolaires du lycée Chateaubriand.
Le lycée aujourd'hui.
Le lycée s'est agrandi depuis les années 1980, pour faire face aux nouveaux besoins pédagogiques.
Les principales adjonctions au programme initial et réhabilitations sont :
- en 1990 a été construit un centre de documentation et d'information, selon les plans de l'architecte François Paumier, établis en 1989.
- en 2013, les internats ont subi une profonde restructuration dirigées par les architectes Isabelle Hiault et Maryvonne Rigourd. Seule la structure en béton des bâtiments a été conservée. Par-delà l'isolation thermique labellisée BBC, les façades sont redessinées par un jeu d'alternance d'enduits en camaieu et de motifs sur les baies vitrées. La structure demeure lisible.
- en 2015, la construction d'un bâtiment d'externat à vocation principalement scientifique, dont Thierry Soquet est l'architecte.
Le lycée Chateaubriand est un très gros établissement. Il accueille en 2018-2019, 2030 élèves, dont 466 internes. Parmi eux, une majorité d'étudiants (1161) des classes préparatoires. Le reste des effectifs est essentiellement celui des différents baccalauréats généraux.
Architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux.