Éléments essentiels de l’histoire de l’architecture et de l’évolution des sciences et techniques, les fortifications et le patrimoine militaire témoignent des enjeux de défense de territoire sur le temps long. Comprendre les contextes qui ont présidé au projet et à l’implantation des ouvrages militaires est indispensable pour rendre compte de cette histoire : défense d’habitats et de résidences aristocratiques ou élitaires, défense du duché de Bretagne, défense de l’État royal, impérial puis républicain, défense du Reich allemand durant la Seconde Guerre mondiale avec la construction des bases de sous-marins et du Mur de l’Atlantique et enfin, de la Guerre froide jusqu’à nos jours, défense et projection à l’échelle mondiale par la dissuasion nucléaire.

L’étude d’Inventaire du patrimoine permettra de réaliser un état des lieux des témoignages de l’histoire militaire de la Bretagne, selon la méthodologie d’Inventaire : recensement in situ, études approfondies, porter à connaissance des données produites et actions de restitution. Elle sera conduite dans le cadre de la stratégie de co-construction portée par la Région Bretagne en articulant régie directe et partenariats.

Trois axes ont été choisis pour la période 2023-2028 :

Axe 1 : Les architectures militaires, toutes périodes confondues, avec un focus sur les fortifications littorales.

L’état des lieux doit permettre, quelle que soit la période temporelle considérée, de structurer, harmoniser (dénomination, date et nature des protections, géoréférencement...) et enrichir les dossiers d’étude identifiés en Bretagne sur la thématique, issus de précédentes opérations d’Inventaire. Elle investira d’abord les sites protégés au titre des Monuments historiques, et se prolongera en fonction de territoires, périodes, thématiques ou opportunités qui se dessineront. (Régie directe, stages, dispositif de bourses de recherche).

Axe 2 : Les héritages militaires contemporains, avec un focus sur bunkers du Mur de l’Atlantique.

L’étude portera sur une sélection d’ensembles fortifiés choisis en fonction de leur intérêt historique, implantation, répartition géographique, fonction et intérêt stratégique (Défense, abri, logistique, base aérienne, radar, radionavigation, commandement, hôpital…), typologie, état de conservation, intégration paysagère, perspective de valorisation/réutilisation... Les anciennes bases de sous-marins de Brest et de Keroman à Lorient font partie de ce corpus. (Régie directe et partenariats).

Cet axe fera l’objet d’un programme de recherche spécifique (en cours d’écriture).

Axe 3 : Les fortifications médiévales et modernes.

La Bretagne compte environ 250 châteaux forts, une soixantaine de villes "nées à l’ombre d’un château", "des centaines de mottes et d’enceintes de terre médiévales et des milliers de manoirs". Les côtes ont vu l’implantation de châteaux pour contrôler et surveiller havres, ports et fond d’estuaire où se sont développées des agglomérations. Inventaires archéologiques et études universitaires ont permis de recenser les "mottes féodales" en Bretagne et montrer la diversité des fortifications médiévales. Peu d’entre elles ont cependant fait l’objet d’explorations archéologiques récentes. (Accompagnement de travaux universitaires et partenariats).