Un régionalisme triomphant, matinée de modernité et de citations religieuses.
Le programme architectural de l'école primaire supérieure de Pont-l'Abbé, livré en 1929, réalisé selon les plans de l'architecte Georges-Robert Lefort, est composé de deux bâtiments : une infirmerie et un bâtiment principal de plan en T comportant trois ailes.
L'infirmerie possède deux niveaux. A l'origine, le rez-de-chaussée abritait deux chambres collectives et un cabinet de consultation. Le premier étage comportait une pharmacie, une chambre de garde, une chambre de quatre lits et deux chambres d'isolement. L'ensemble, agrandi sous forme de pastiche du bâti de 1929, a été transformé en logements, en 1959.
Les murs de cette école sont en granite et les toitures, à forte pentes, couverte d'ardoise. Ces choix, marqueurs du régionalisme que revendiquait l'architecte, s'accompagnent d'un parti pris des plus modernes, notamment par l'utilisation du métal pour l'une des charpentes et du béton armé pour les structures porteuses internes (poteaux, poutres et planchers), encore bien visibles, notamment au sous-sol. Sur le plan décoratif, les citations art-déco de certaines baies côtoient des allusions romanes, directement inspirées de l'architecture religieuse.
L'aile nord du bâtiment principal abritait, au premier étage, deux dortoirs ainsi que les "lavabos" et, au rez-de-chaussée, les cuisines, le réfectoire, le parloir, les douches... Cette aile a été dotée d'une charpente métallique. A l'extrémité nord de ce bâti était implanté le logement du directeur.
L'aile ouest, d'un seul niveau, abritait cinq salles de classes exposées au sud, desservies par de larges couloirs, au nord, abritant des vestiaires.
L'aile est, de deux niveaux, hébergeait une salle des fêtes, équipée d'une cabine de cinéma, les ateliers bois et fer. Elle se prolongeait par un amphithéâtre de dessin. Au sud, côté "cour des jeux", se situait le préau dont la structure porteuse était entièrement en béton armé (procédé Hennebique).
La croisée des trois ailes est soulignée par un campanile visible de tout l'arrière-pays. Par-delà sa fonction de signal symbolique, il abrite, au dernier, niveau d'une cuve en béton faisant fonction de château d'eau. Au rez-de-chaussée, le hall de l'entrée "d'honneur", dessert, outre chacune des ailes, la salle des fêtes, le laboratoire, la salle des collections.
Le campanile de plan carré, était décoré sur chaque face d'un panneau peint à même le ciment, dont il ne reste que de rares traces de polychromie. Il est surmonté d'un clocheton portant un épi de faitage qui, à l'origine, portait une girouette.
Cet ensemble a été restructuré entre 1953 et 1967. Les principales modifications sont l'agrandissement de l'infirmerie, puis sa transformation en logements, la fermeture du préau et la redistribution des espaces : les ateliers sont transformés en salles de dessin, ainsi que la suppression de deux groupes WC...
Architecte, diplômé de l'ENSBA en 1900, directeur de l’École régionale d'architecture de Rennes (1935-1948), 22 boulevard de la Gare, Guingamp