Contexte urbain et paysager
Le lycée Renan est implanté sur les terrains de deux demeures bourgeoises du 19e siècle, la villa Baratoux et la villa Meunier (détruite). Situé à proximité du centre ville mais aux abords immédiats de la vallée très encaissée du Gouédic, il voisine avec ses pentes boisées. La vue sur les quartiers de l'autre rive, sur la nature et sur les ouvrages d'art de la vallée est, depuis le réfectoire, particulièrement pittoresque. Il surplombe le boulevard Sévigné, à flanc de pente, mais ce dernier ne le dessert pas. Il est relié au centre ville via le boulevard de la Commune.
Plusieurs strates d'architecture du 19e siècle à nos jours
19e siècle : l’administration et le logement du proviseur (bâtiment F)
Ils sont implantés dans la villa Baratoux dite "le château". Son architecte ne nous est pas connu. L'ancien salon, qui fait aujourd'hui fonction de salle de réunion du conseil d'administration, possède un plafond peint et des boiseries sculptées. Les cheminées, l'escalier, sa verrière et les sols sont d'origine.
Les bâtiments de Georges-Robert Lefort
Le lycée des années 1930 a été construit en deux tranches.
- L'externat de 1934 (bâtiment A)
Georges-Robert Lefort donne, en premier lieu, les plans et élévations du bâtiment d'externat qui est construit en bordure de la rue Victor Hugo au nord-ouest de la parcelle. Il y fait œuvre d'architecture moderne et d'un certain classicisme structurel. Le bâtiment R+1 est en béton armé, les toitures couvertes de zinc. Cet externat est divisé en deux parties possédant chacune son entrée : la première, à l'origine destinée au primaire, la seconde affectée au secondaire. Cette dernière, deux fois plus grande, est composée de deux ailes formant un léger angle entre elles. Les salles de classes sont desservies par des couloirs latéraux placés le long de la façade arrière. Au milieux de ceux-ci sont aménagés, ultérieurement, des sanitaires (de premiers blocs sanitaires avaient initialement été installés dans la cour).
Le gymnase (actuel amphithéâtre), construit à la même période est présenté dans le cadre de l'enquête d'inventaire du patrimoine des sports.
- L'internat, l'économat, le réfectoire, les cuisines et la conciergerie de 1936 (bâtiment B et C et accueil)
Georges Robert Lefort donne à l'internat (bâtiment B) un plan rectangulaire et deux étages sur rez-de-chaussée et caves. Il utilise un vocabulaire régionaliste qu'il maîtrise bien, avec des toitures en ardoise, le parement en granite du rez-de-chaussée rythmé de grandes arcades, groupées par trois. Ces formes, ces matériaux sont à rapprocher de l'architecture du grand séminaire de Saint-Brieuc qu'il a construit, sur l'autre rive du Gouédic, entre 1925 et 1929, mais surtout de l'école primaire supérieure de Pont-l'Abbé (actuel lycée Laënnec), érigée entre 1925 et 1930. L'internat du lycée Renan n'en est pas moins une œuvre "moderne", par l'usage du béton armé (procédé Hennebique).
La modernité s'affiche partout. A peine entré dans le lycée, elle ressort encore de la couture que Lefort opère entre la villa Baratoux et l'internat. Il y installe un belvédère et une rotonde, en béton brut de décoffrage. On peut y voir, tout à la fois, un clin d’œil à Auguste Perret (clocher de Notre-Dame du Raincy), une réponse au clocher du grand séminaire que l'architecte a construit, de l'autre côté de la vallée du Gouédic et la signature de ses bâtiments scolaires (Pont-l'Abbé).
Les services communs sont installés autour d'une cour carrée, positionnée devant la partie est de l'internat. A l'ouest de la cour sont implantés l'économat (actuelle intendance et infirmerie), au sud les cuisines, à l'est le réfectoire, de plan basilical (!), dont les huisseries des baies utilisent un vocabulaire art déco.
Une conciergerie est implantée à l'entrée du lycée.
- Extension de l'externat, 1950-1951
Après la Seconde Guerre mondiale, l'externat de 1934 (bâtiment A) est agrandi et en partie surélevé, par le même Georges-Robert Lefort, afin de créer de nouvelles salles de classe dont une salle de dessin et une salle de musique.
Agrandissements 1961-1965 : nouvel internat (actuel bâtiment D) et second gymnase (G)
C'est Jean Fauny, candidat malheureux lors du concours face à Georges-Robert Lefort au début des années 1930, qui, quelques années après la mort de ce dernier, est choisi pour la construction des nouveaux bâtiments nécessaires à l'agrandissement du lycée. Louis Arretche en est l'architecte coordonnateur. Fauny est assisté de son fils Yann. Ils doivent alors se conformer aux normes du ministère de l’Éducation nationale et proposent donc un bâtiment de plan rectangulaire, de 65,55 m par 17,47 m, respectant la trame de 1,75 m : un dortoir de 8 lits équivaut à 3 trames, une salle d'étude de 40 places à 5 trames. Le nouvel internat accueille également des logements de fonction. Chaque étage est desservi par un couloir central et trois escaliers. Les architectes ont apporté un soin particulier à la verrière d'angle qui éclaire celui du nord-ouest.
Un second gymnase est également construit, doté d'une piscine - aujourd'hui remplacée par un dojo (cf. enquête d'inventaire du patrimoine des sports).
Évolutions programmées
Un nouveau service de restauration est en cours de construction (2018), ses plans ont été donnés par l'architecte Thierry Malleret, du groupement MCR (Nantes). Situé entre le bâtiment A et le second gymnase, il a nécessité la démolition de la partie est du premier. La restructuration thermique du bâtiment D est programmée. Un bardage extérieur est prévu.
Décoration du lycée et œuvre du 1% artistique
La décoration est présentée dans un dossier spécifique : "La décoration du lycée Renan".
Collections pédagogiques
Le lycée possède une collection d'objets pédagogiques, de sciences naturelles et physiques, ainsi que des planches pédagogiques. L'ensemble mériterait d'être étudié. Certains objets ont rejoint les collections du MUNAÉ. Les objets en liens avec l'enseignement des sciences naturelles sont inventoriés sur le site "gestionlabo". Quelques éléments mobiliers datant des différentes époques de sa construction sont toujours présents.
Panoramic Bretagne, photographie aérienne, Plouzévédé