[…]
"État actuel de ladite prébende
L’avant-cour au couchant de la maison principale pavée en cailloutage, contient de plat deux tiers cordes ; en ladite avant-cour, un cabinet d’aisance construit en maçonnerie en appentis contre le mur de clôture ; ledit cabinet divisé en deux par une cloison de charpente et lattis et chevronné de sciage sous couverture d’ardoises ; ladite avant-cour séparée du parterre par un mur et clairevoye [clairevoie] et contient aussi de plat une corde déduite ; tous deux cernés du couchant par un ancien mur en dépendant.
La maison principale nouvellement reconstruite en maçonnerie hors la majeure partie de la longère au couchant, le pignon midi et le pignon central de refend non compris son éguillon [aiguillon], ce qui peut produire environ un tiers de ladite bâtisse qui a de long la [?] chacune de ses deux longères cinquante-neuf pieds, laize à quatre pignons entiers dix-sept pieds et demi, hauteur déduite et compensée vingt et un pied et demi ; au rez-de-chaussée, bout au nord une cuisine pavée en tablettes, séparée du vestibule par un pignon en refend et éclairée par deux fenêtres en taille garnies de châssis et volet en menuiserie et de vitrages, dans ladite cuisine, un potager en maçonnerie, au pignon nord, une cheminée à jambages, corbelets et scourges [pierres servant à caler le manteau de cheminée] en taille et manteau de bois ; le vestibule aussi pavé en tablettes ayant deux portes de taille, l’une en la longère au couchant, et l’autre en celle du levant ; au midi dudit vestibule est un salon séparé de ce dernier par un pignon en refend et éclairé par deux fenêtres en taille garnies comme devant ; au midi de ce dernier est la salle close par une cloison en refend en charpente et lattis et éclairée par deux fenêtres pareilles aux précédentes, au pignon midi, une cheminée à tablette boisée sur toute la hauteur, lattre [l’âtre] de ladite salle et salon ainsi que les poutres au double d’ancienne construction [remploi].
Pour hentisse [entrer] des doubles, tant du principal édifice que de l’édifice au levant et adjacent à ce dernier, un escalier en charpente et menuiserie à quatre volées éclairé par une fenêtre en taille garnie de châssis en menuiserie et de vitrages et d’un jour à œil de bœuf aussi en taille [toujours visible de la rue] et orné d’une vitre morte ; pour fréquenter les chambres et appartement du premier étage de la maison principale un corridor éclairé par deux fenêtres en taille […] ; bout au nord et dessus de la cuisine et vestibule, une chambre et un cabinet séparés du corridor par une cloison de charpente et lattis, éclairés de deux fenêtres […] ; dans la chambre est une cheminée à tablette en partie boisée ; autre chambre au-dessus du salon éclairée par une fenêtre […] ; au midi de cette dernière et au-dessus de la salle, autre chambre éclairée par deux fenêtres, au pignon du midi, une cheminée à tablette boisée dans la partie supérieure, au levant de ladite cheminée, une armoire d’attache, ladite chambre séparée de la précédente par une cloison en planches et menuiserie, lattre [l’âtre] desdits chambres, cabinet et [illisible] planchis.
Au-dessus des chambres, cabinet et corridor, une petite mansarde de décharge, un grand et petit grenier clos et séparé tant par des cloisons en charpente et lattis que par les éguillons [aiguillons] des pignons et éclairés par des lucarnes en charpente ; celle des mansardes garnies de châssis […] au pignon adjacent, grand grenier, une gerbière en maçonnerie verte [ ?], lattre [l’âtre] et planchis en sapin. Le comble et charpente du tout en bois de sciage sous couverture d’ardoises.
Au levant et attenant au bout du nord, de la longère de la maison principale, autre édifice en maçonnerie et nouvellement construit ayant de long en chacune de ses deux longères quarante-huit pieds, laize à trois pignons entiers onze pieds et demi, hauteur réduite et compensée dix-neuf pieds ; au rez-de-chaussée et bout au couchant un cellier éclairé par une petite ouverture en taille défendue par une baie de feu [!] et hantée par une porte en taille en la longère au midi ; par devant audit cellier, une boulangerie aussi hentée [entrée] par une porte, éclairée par une fenêtre en taille, cette dernière garnie de châssis et volet en menuiserie et de vitrages et lattre [l’âtre] pavé en tablette ; au levant de ce dernier est une remise dont l’entrée est voutée en taille.
Au premier étage bout du couchant est une antichambre éclairée par une fenêtre […], séparée de ladite chambre attenant ainsi que d’une alcôve pratiquée en ladite chambre par une cloison en planches, cette dernière aussi éclairée par deux fenêtres pareils aux précédentes […], au pignon en refend une cheminée boisée sur toute sa hauteur ; au levant de cette dernière chambre, est un cabinet clos et séparé de ladite chambre par un pignon en refend et aussi éclairée par une fenêtre pareille aux précédentes ; lattre [l’âtre] desdits chambres, antichambre et cabinet planchés en sapin.
Au-dessus des appartements ci-dessus deux mansardes, chaque éclairée par une lucarne en charpente […], dans l’une desdites mansardes deux alcôves, lattre [l’âtre] desdites aussi planché, le double plafonné de divers bois, le comble et charpente en bois de sciage sous couverture d’ardoises.
L’arrière-cour au levant des édifices, en partie pavée en cailloutage contenant de plat cinq cordes trois quart, cerné du midi et partie du levant par un mur du jardin du couchant et partie du nord par des édifices, et l’autre partie du mur [?] par un mur donnant sur la rue des Perderix, dans lequel est une porte cochère en taille ; en ladite cour, un puits en maçonnerie et gorge de taille, à côté une grande auge. Bout au levant de ladite cour est une écurie et remise construite en maçonnerie d’ancienne construction et autre partie de la nouvelle […] ; au-dessus de ladite écurie et remise, un grenier nouvellement planché ; hanté [entrée] par une baie de porte donnante [sic] sur le jardin. Le comble est en charpente en bois de sciage sous couverture d’ardoises et de nouvelle construction ;
Le jardin [parcelle n° 173 du cadastre ancien] contenant de plat vingt-deux cordes, cerné du levant par un mur donnant sur le jardin des vieilles Paulines, du midi couchant et par des murs en dépendant […].
Au nord dudit jardin est un pavillon à l’italienne, construit en colombage dont le comble et charpente est en bois de sciage sous couverture d’ardoises.
Tous les objets ci-dessus describés [sic], estimés leur valeur réelle et trouvé valoir la somme de 7709 livres 7 sols 6 deniers.
Fait, conclu et arrêté ce jour 26 novembre, tant sur les lieux qu’en notre demeure, que nous faisons en la ville de Tréguier en la maison des ci-devant vielles Paulines et avons été occupé aux descriptions, estimations, déductions et rédaction du présent les 23, 24, 25 et 26, du présent sous nos seings lesdits jour, mois et an que devant.
[…]
[Signé] (Joseph-Marie) Cadillan, expert".
(Transcription : Guillaume Lécuillier, 2018).