La déclinaison des modèles créés au XVIIe siècle est ici une fois de plus évidente. Toutefois, la plus grande hauteur du calice, qui atteint presque 30 centimètres, le profil de la coupe et la largeur de la bordure du pied, appartiennent incontestablement au XVIIIe siècle. L´estampage de feuillage, lui aussi hérité du siècle antérieur, n´est pas non plus identique ; il est ici en plein et non plus découpé, caractéristique qui permet d´y reconnaître à coup sûr la marque d´une fabrication du XVIIIe siècle. La très grande sobriété du décor n´exclut pas une réelle qualité d´exécution, comme le montre, la bordure à godrons qui souligne l´intérieur du pied ainsi que les bagues unies rapportées et soudées sur le col du pied, le noeud et la prise sous la coupe. Seule la technique précise de l´application permet de faire entrer le jeu subtil de ces éléments de modénature dans la silhouette générale de l´objet.
La patène assortie porte le monogramme du christ entouré d´une couronne d´épine entrelacée, iconographie qui se retrouve alors fréquemment sur les ornements liturgiques.
Sous le pied du calice figurent le poinçon de l´orfèvre malouin Didier Farge, reçu à la maîtrise en 1724. Il est accompagné du poinçon de communauté de Saint-Malo, au navire portant en dessous la lettre V que les registres des délibérations de la communauté décrivent comme étant le nouveau poinçon de jurande que l´orfèvre fait adopter en 1732 en sa qualité de juge-garde. Ceci permet de dater très précisément de cette année la fabrication de ce calice entre 1732 et 1734. Le troisième poinçon enfin, celui de charge, conforte cette datation puisque l´ancre n´est adoptée par la ville qu´après 1728.
Prêtre