Le manoir de Coet Codu est une illustration parlante du déplacement d'un lieu noble. Les vestiges étudiés par Benjamin Leroy en 2013, situés au Nord-ouest dans les bois de Coet Codu et identifiés comme camp romain sur le plan cadastral de 1842, montrent un enclos à double talus et fossé et les traces d'un logis porte à soubassement de pierre et superstructure en bois établi sur l'entrée est du talus. Cette structure défensive appartenait à une chaîne de défenses du Haut Moyen-Age situées sur le versant des Montagnes Noires séparant le Poher du Vannetais.
C'est peut-être au 16e siècle, lorsque le nom de Breman s'efface au profit de Coët Codu que le manoir est transféré à son emplacement actuel. Le logis, dont seul l’extérieur a été vu, ne peut être antérieur à la 2e moitié du 18e siècle, mais il reprend curieusement un plan du 15e siècle, dit à faux plan double en profondeur, le logis simple en profondeur doublé d'une tour d'escalier et d'appentis : il serait utile de voir si des cheminées et (ou) l'escalier témoignent d'un édifice antérieur. Au 18e siècle, la seigneurie est en possession de Charles-Yves Le Vicomte mariée à Julienne de Kerhoent, qui possède le château de Coat en Fao en Séglien, du début du 18e siècle, dont ne reste qu'un pavillon vestige du grand logis considéré comme le "Trianon" breton : peut-être fut-ce l'occasion pour cette famille de reconstruire Coët Codu. Mais il peut aussi avoir été reconstruit après vente révolutionnaire.
géomètre en chef