Une maison de villégiature originale au fond de la campagne bretonne, vitrine du savoir-faire de son commanditaire
La maison construite pour M. Haïk et son épouse est d'une variété architecturale et technique qui illustre le savoir-faire et l'éclectisme de son commanditaire, entrepreneur de travaux publics (ou négociant) à Paris, originaire de Tunisie. Une partie des dispositions pourrait être issue des recueils de modèles édités à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, tels que la "Revue générale de l’architecture et des travaux publics" de César Daly ou "Monographies de Bâtiments Modernes" de Raguenet. Tous les matériaux alors utilisables sont ici mis en œuvre, avec l'association du béton, de la brique, du moellon enduit imitant la pierre de taille, de la ferronnerie et du verre. Si la façade sur rue révèle une élévation relativement classique dans la forme des ouvertures et l'accès au rez-de-chaussée par un large escalier, il n'en est pas de même du plan, avec la galerie ouverte qui relie le pavillon nord et la tourelle belvédère sud, ainsi que l'évidement d'une partie de l'élévation ouest pour loger l'escalier et une sorte de jardin d'hiver en étage donnant sur le balcon avec marquise vitrée. Aucun architecte n'est connu pour cette maison détonnant dans la campagne de Langoëlan qui montre un souci de paraître conforté par les dons de très belles œuvres de mobilier religieux et tableaux faits à l'église paroissiale, dons qui furent peut-être faits par Jacques Haïk, frère d'Albert, célèbre producteur de cinéma de l’entre deux guerres, qui séjourna fréquemment à Langoëlan.