Malgré une dégradation intervenue dès le 19e siècle et accentuée au 20e siècle, cette ferme conserve des vestiges très intéressants montrant que la ferme avait un statut sortant du commun lors de sa construction : peut-être était-ce une métairie noble, bien qu'elle ne soit pas mentionnée dans les réformations anciennes. On ne peut malheureusement pas comprendre aujourd'hui comment fonctionnaient ces deux bâtiments, l'un et l'autre à fonction de logis.
Le plus important, tout au moins celui qui conserve la trace d'un étage par la présence d'une cheminée au pignon sud est le corps de bâtiment est. L'escalier en vis, dont la trace se voit dans le mur postérieur, la qualité de la cheminée d'étage à piédroits largement chanfreinés et consoles en quart de rond, le plafond à poutres chanfreinées et solives, de même que l'étagère murale compartimentée aujourd'hui dans l'étable semblent désigner ce bâtiment comme le logis principal. La porte de l'étable à linteau en accolade sur coussinets a un dessin tellement exacerbé qu'elle pourrait être une imitation tardive d'une porte ancienne.
Le corps de bâtiment nord a été transformé en logis-étable à deux portes au milieu du 19e siècle, avec création d'un évier mural avec évacuation extérieure près de la fenêtre, sans doute surmonté d'une armoire murale éclairée par un jour. Dans l'étable, la cheminée à consoles galbées semble déplacée d'un étage disparu, car elle est adossée et non engagée dans le mur pignon, ce qui est le cas le plus fréquent pour les cheminées de rez-de-chaussée. Même en remploi, la qualité de cette cheminée à mouluration continue en quart de rond sur consoles et piédroits évoquent la période du 16e siècle. Une partie de la mise en oeuvre en pierre de taille, en particulier conservée dans le mur postérieur nord, montre la grande qualité du premier bâtiment, comme les poutres rapprochées supportées par des consoles de granite.