Contexte urbain et paysager
Le lycée Jacques Cartier est implanté dans le parc de près de 8 hectares, richement boisé, de la malouinière de la Balue, sur le territoire de l'ancienne commune littorale de Saint-Servan. Lors de sa construction, le parc situé le long de la route de Rennes est encore largement entouré de terres agricoles. Aujourd'hui, il est intégré dans un tissu urbain à dominante de maisons individuelles et d'immeubles d'habitation de quatre et cinq niveaux. Le bâti est dispersé à travers le parc. L'architecte l'a en effet implanté dans les parties les moins boisées, en périphérie de parcelle. Au nord sont situés les externats, à l'est les internats, au sud les logements, la restauration et l'ancienne infirmerie, aujourd'hui occupée par des services administratifs. Au centre demeure la malouinière.
Description et évolution du bâti.
La malouinière de la Balue, construite à partir de 1715 par Luc Magon, un négociant malouin, accueille le logement de fonction du chef d'établissement, son bureau et une partie de l'administration. En mai 1940, le Génie avait prévu d'y installer une école de mécaniciens télégraphistes. Le chef de bataillon Guével, chef du Génie, en avait dressé les plans. Mais la débâcle en décida autrement et la Balue fut occupée par l'armée allemande. Incendiée en 1943, elle a été reconstruite après guerre, avec de fortes modifications de la toiture. Les autres bâtiments de l'exploitation agricole, établis à travers le parc, affectés également par la guerre, n'ont pas été conservés, à l'inverse des chemins que l'architecte du lycée a essayé de maintenir. La malouinière fait l'objet d'un autre dossier d'étude.
Les bâtiments de Louis Arretche
L'architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux, Louis Arretche, est chargé d'établir les plans du lycée. La revue L'Architecture française, dans son n° 203-204 d'août 1959, décrit ainsi le projet (sous la plume de Louis Arretche lui-même, membre du comité de rédaction ?), sous le titre "Lycée de grand-air de Saint-Servan" :
"Les constructions neuves concernent l'externat et l'internat.
L'externat comporte trois bâtiments (classes du premier cycle - classes spécialisées - classes du second cycle) et un gymnase.
L'internat comporte deux bâtiments de dortoirs avec salles d'études et foyers, une infirmerie avec centre médico-social, les réfectoires avec cuisines et annexes, les logement du personnel, le logement du gardien.
Dans la disposition des bâtiments comme dans les aménagements extérieurs, on a tenu compte de la configuration du terrain et des chemins existants dont la plupart ont été conservés.
Construction.
Murs composites à parement de moellon de béton de granit et contre-parement en béton de gravillon banché. Planchers en béton armé avec hourdis en terre cuite. Ossature, poutres, chaînages, escaliers en béton armé. Appuis de baies, consoles et bandeaux en béton moulé brut de décoffrage. Cloisons en parpaings de ciment ou briques creuses. Enduits extérieurs en mortier bâtard.
Couverture en zinc sur voligeage jointif et feutre bitumineux, portée par une charpente en sapin.
Menuiseries extérieures en niangon. Revêtement de sol en grès cérame.
Chauffage à eau chaude pulsée et convecteurs. Régulation automatique par pendules."
Il convient d'ajouter à cette description précise, que les trois bâtiments de l'externat, reliés entre eux, ont un plan en double équerre et qu'une haute cheminée, implantée dans l'un des angles, domine cet ensemble. L'architecte a par ailleurs pris le parti d'élévation r+1 - à l'exception d'un internat r+2, et des logements. Les barres sont donc de faible hauteur, alors que la production standardisée conduit généralement à généraliser les élévations r+2 et r+3. Autre choix fort de l'architecte, que ne souligne pas la revue : les bâtiments sont reliés par de longues galeries de circulation en béton, portées par de fines colonnes en béton moulé dont les marques de coffrage ne sont pas sans évoquer les rainures des colonnes grecques.
Le service de restauration a été restructuré par Jean-Marie Van Haecke et l'atelier Perrin-Martin architectes en 2005 : création d'un hall d'accueil, d'une cafétéria, de quatre salles de restaurant et aménagement d'un self pour 1200 couverts.
Les constructions contemporaines
Un CDI (bâtiment B4) prend place, en 1989, entre les externats et l'internat, en avant du bâtiment central des premiers, dont cache assez largement la façade est. Ce bâtiment est en rupture avec l'ensemble : formes courbes, matériaux de revêtement blancs.
A l'inverse, en 2010, pour le nouveau bâtiment scientifique (bâtiment B6), l'architecte Michel Grignou renoue avec le plan rectangulaire et les tons marrons des façades - certes bardées de métal et de panneaux solaire utilisés comme brise-soleil. Il manifeste ainsi un souci d'intégration au bâti existant que conforte le choix d'une élévation r+2 et de pilotis en rez-de-chaussée. Ces derniers permettent en outre d'articuler harmonieusement le préau aux galeries de circulation.
Décoration au titre du 1% artistique
La décoration du lycée au titre du 1% est très riche. Elle a été confié à Antoniucci Volti qui a créé une statue, plusieurs bas-relief en céramique et une longue frise dans le réfectoire. Elle est présentée dans un autre dossier.
Collections pédagogiques
Le lycée possède quelques objets d'enseignement des sciences. La collection de papillons mérite d'être signalée.
Panoramic Bretagne, photographie aérienne, Plouzévédé