Citée dès 1152, comme trève (église succursale) relevant de Pacé, cette ancienne chapelle castrale était située dans l'enceinte de la basse cour du manoir de Montgermont. Devenue église paroissiale au début du 13e siècle, dédiée à Saint Martin de Tours, elle a été vraisemblablement reconstruite au début du 15e siècle sur les bases de l’édifice primitif. La simplicité de son architecture édifiée en moellons, la modestie des ses proportions, sa flèche d'ardoise et sa silhouette composée d'ajouts successifs au fil du temps sont caractéristiques des églises rurales anciennes de haute Bretagne.
L’ancienne porte ouest est surmontée des armoiries de la famille de Montgermont (losangé d’or et de gueules à la fasce d’azur fretté d’argent), surmontées d’un casque et entourées du collier de l’ordre de Saint Michel. Curieusement celui-ci ne comporte pas la médaille à l'image de l'Archange et la famille de Montgermont ne semble pas avoir appartenu à cet ordre de chevalerie...Peut-être cet ornement extérieur ne servit-il qu'à indiquer l'ancienneté de la noblesse de cette famille.
Le bras de transept sud, ajouté au début du 16e siècle, porte les armoiries des Racine (trois canes), seigneurs de Galisson de la fin du 15e siècle au milieu du 16e siècle.
Le fût de la croix de Galisson, de la fin du 15e siècle qui se trouvait devant l'ancien manoir du même nom, a été transféré au 19e siècle au château de la Vallée en Betton. Il porte d'un côté l'image de saint Nicolas et les petits enfants dans leur tonneau, et de l'autre celle d'un frère prêcheur dans sa chaire. L'image de saint Nicolas fait allusion au saint patron de Nicolas Racine, seigneur de Galisson, conseiller au Parlement de Bretagne, sénéchal de Fougères, anobli par la duchesse Anne de Bretagne en 1489. La représentation du prédicateur dont la tête est nimbée est sans doute celle de saint Vincent Ferrier venu prêcher en Bretagne et en particulier à Rennes en 1418 et canonisé en 1455.
L'ancien porche sud, en pan de bois, actuellement condamné peut remonter au 15e ou au 16e siècle. Sa partie supérieure devait servir d’ossuaire, selon une disposition autrefois fréquente dans le pays de Rennes. Cet ancien proche fut transformé en nouvelle sacristie au 19e suite à la réorientation de l’église. A l’intérieur les poteaux de bois chanfreinés de même que les cours de sablières sont encore bien visibles. Un beau et imposant meuble de sacristie du 18e siècle en noyer y a été déposé
Au 18e siècle une sacristie bâtie en bauge est ajoutée contre le côté nord du chœur. Elle a conservé ses boiseries et placards d’origine.
En 1848 l'entrepreneur Morel change l'orientation de l'église, condamne l’ancienne entrée ouest prolonge l’ancien chœur à l’est et y crée une nouvelle entrée surmontée d’un clocher d’ardoise d’après les plans de l'architecte Charles Langlois. A la même date, la chapelle nord est ajoutée, sur le modèle de la chapelle sud. On peut s’interroger sur cette décision de réorienter l’église, peut-être liée à un projet de dévier la rue principale passant entre la motte t l'église, projet qui ne fut réalisé que bien après 1960.
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