Dossier d’œuvre architecture IA29004640 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Monument commémoratif dit "La Consulaire", Arsenal (Brest)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Hydrographies La Penfeld
  • Commune Brest
  • Lieu-dit Arsenal

A l'origine de ce monument commémoratif, se trouve une pièce d'artillerie de 6,64 m de longueur pour 12 tonnes, fondue en 1542 pour la fortification de la ville d´Alger (El-Djazaïr). Cette pièce d´artillerie, en raison de sa puissance et de sa portée de plus de 4,8 km (2 500 toises), est surnommée : "Baba Merzoug" ce qui signifie en arabe : "Papa fortuné" ou "Père béni". Elle a été désarmée en 1666 puis exposée comme trophée à Alger.

En réplique au bombardement d'Alger par l'escadre de Duquesne obéissant aux ordres de Louis XIV, ce canon aurait servi aux algérois à supplicier le Père Jean Le Vacher, homme de paix et consul de France d'Alger, en juillet 1683, ainsi que plusieurs français. Or, selon plusieurs témoignages contemporains, il ne s'agit pas de ce canon mais d'un autre qui "creva" par la même occasion et tua les canonniers.

En raison de sa valeur symbolique pour les algérois, "Baba Merzoug" fut cependant confisqué par l´amiral Victor-Guy Duperré, commandant de l'escadre française, lors de la prise d'Alger le 5 juillet 1830. Rapporté en France comme trophée de guerre, le canon fut transféré de Toulon à Brest sur ordre du ministre de la Marine et des Colonies du 4 octobre 1830. Surnommée par les Français "La Consulaire", cette pièce d´artillerie fut intégrée dans un monument commémoratif implanté le 27 juillet 1833 dans l´arsenal de Brest, rive gauche, face au magasin général de l'arsenal.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1833, daté par source

Erigé à la verticale sur un socle de granit provenant de l'Aber-Ildut, le canon en bronze devenu "colonne votive", est surmonté d´un globe terrestre lui-même dominé par le coq gaulois, emblème politique et patriotique de la France remis au goût du jour par Louis-Philippe, roi de France de 1830 à 1848.

Le socle ou piédestal est orné de quatre bas-reliefs en bronze du maître-sculpteur Seurre (très probablement, Bernard dit Seurre aîné) représentant :

- au nord : la Marine (ancre de marine et éléments marins : proue, trident, hache d'abordage, pavillon et espars...) ;

- au sud : l´Armée (canon sur son affût, boulets, cuirasse, casque, piques, hache, fusils, drapeaux et tambour...) ;

- à l´ouest : "l´Afrique délivrée, vivifiée, éclairée par les bienfaits la France et de la civilisation" (la France tend la main à l´Afrique : les rayons de soleil de la connaissance l´éclairent) ;

- à l´est, on peut lire l´inscription suivante : "La Consulaire, prise à Alger le 5 juillet 1830, jour de la conquête de cette ville par les Armées Françaises, L'A. B.on Duperré commandant l'escadre. Érigée le 27 juillet 1833. S. M. Louis Philippe régnant, Le V. A. C.te de Rigny ministre de la Marine, Le V. A. Bergeret préfet maritime".

  • Murs
    • granite pierre de taille
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • fonderie
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Éléments remarquables
    monument

Cette pièce d´artillerie commémore la prise d'Alger par les Français en 1830 mais elle rappelle aussi l´action de la France en matière de colonisation, Alger étant le point de départ de l'Empire colonial français en Afrique. Dès 1912, une pétition réclamait le retour du canon à Alger. Une gravure de la France Maritime représentant "La Consulaire" et les quatre bas-reliefs en bronze du piédestal a été imprimée par Chardon en 1884.

Documents figurés

  • Fi. Documents Figurés. 1Fi. Photographies : format supérieur à 24x30 cm. Photographie, 4e quart 19e siècle, vers 1880.

    Archives municipales et communautaires de Brest : 1Fi00073

Annexes

  • PREAUX, Auguste-Jean-Maurice (colonel d´artillerie). "La Consulaire". La France Maritime, Paris, Dutertre Libraire-éditeur, t. 2, 1855, p. 92-94.
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008, 2021