Le corps de garde du Ménez Ham à Kerlouan
Édifice de plan rectangulaire, voûté, construit et couvert en pierre de taille et en moellon de granite gris. Porte unique du côté de la terre et deux baies percées du côté de la mer. Sa particularité est d'être parfaitement défilé du côté de la mer par les rochers.
Autrefois entretenus par les paroisses littorales, les corps de garde servaient d’abri aux miliciens garde-côtes qui se réchauffaient devant la cheminée attendant un hypothétique ennemi… Ce sont aussi ces paroisses réunies en capitaineries qui recrutent des milliers d’hommes âgés de 16 à 60 ans qui doivent assurer le guet : les milices garde-côtes commandées par un capitaine. Astreints aux maniements des armes mais somme toute assez inexpérimentés, ces miliciens garde-côtes doivent pouvoir repousser un débarquement en attendant l’arrivée de troupes régulières.
Le corps de garde du Ménez Ham est vraisemblablement datable du milieu du 18e siècle : il pourrait avoir été construit dans le contexte de la guerre de Sept Ans (1756-1763). Il faisait partie de la capitainerie de l'Aber Wrac'h.
Au 19e siècle, le corps de garde abrite des douaniers qui sont hébergés la nuit dans le village du Théven, à proximité de Ménez Ham (la caserne du Ménez Ham aurait été construite au début des années 1840).
Cet édicule est l'un des derniers témoins de la défense des côtes bretonnes au 18e siècle.