Implantation
La plaquette promotionnelle de la société Lafarge, éditée à l'ouverture du lycée, indique :
"Le lycée technique d’État de Saint-Brieuc a été édifié en bordure de la vallée du Gouet, situé dans un cadre remarquable, en surplomb de la baie de Saint-Brieuc. (...)
Les poteaux d'ossature, les poutres, les planchers et les chaînages sont réalisés en béton armé ; les murs en élévation et les refends en béton banché. Ce sont les entreprises régionales Quémeneur, entreprise-pilote, Le Grignou et Courte qui ont exécuté le gros-œuvre. L'ensemble de l'ouvrage est revêtu d'un enduit lavé en gravillon de granit. Le SUPERBLANC LAFARGE qui a été utilisé pour la réalisation de cet enduit a permis de constituer un fond clair portant en valeur la teinte et l'aspect du granulat si caractéristique de la construction bretonne (...). Intérieurement tous les murs sont enduits en 861 LAFARGE. Ce liant a été choisi pour sa plasticité et son adhérence qui rendent l'exécution plus rapide. Il a permis d'obtenir des surfaces régulières, sans aucun faïençage et d'une dureté inhabituelle à l'intérieur." Les parties concernant les procédés de la société Lafarge, en gras dans la brochure, soulignent le côté promotionnel du document. Elles n'en sont pas moins intéressantes en termes de description technique.
Organisation du bâti
L'établissement est conçu en trois parties distinctes regroupant des fonctions distinctes : les externats, l'internat, le service de restauration et les logements à l'est de la parcelle, les ateliers au nord-ouest, le gymnase et le plateau sportif au sud-est. Symbole de l'un de ses principes architecturaux, l'architecte Yves Moignet utilise au mieux la plus longue diagonale de la parcelle, du sud-est au nord-ouest, en organisant de part et d'autre de celle-ci l'ensemble des bâtiments, tous reliés entre eux, à l'exception du gymnase.
La première partie est composée de trois barres de plan rectangulaire, les bâtiments A (internat, restaurant scolaire et logements), B (externat, accueil, hall, logements) et C (externat, grand hall, administration). A et C sont parallèles mais décalés. Le bâtiment B leur est perpendiculaire et les relie entre eux. La composition de l'architecte joue beaucoup sur cette disposition, mais aussi sur les décrochements de hauteur. Internats (A) et externats (C) sont desservis par des couloirs centraux. B, de moindre épaisseur, par un couloir latéral. L'architecte a composé les façades dans un souci de symétrie. Il utilise différentes tailles de fenêtres afin de rompre la monotonie des longues façades qui reproduisent, à l'infini, la même trame de 1,75m.
La deuxième partie est composée de deux vastes ateliers parallèles reliés entre eux et au bâtiment C, par le bâtiment D, de plan rectangulaire, qui abrite des vestiaires, magasins et salles de classes et est éclairé en sa partie centrale par un lanternon, dont les deux pans de la toiture convergent vers un caniveau central.
La troisième partie, beaucoup moins dense, est dédiée aux sports, avec un vaste plateau de plein air et un gymnase et une piscine, aujourd'hui transformé en salle de musculation.
Évolution du bâti
Les nouveaux bâtiments construits depuis le début des années 1990, bousculent la composition d'ensemble, sans l'altérer complètement.
L'extension de 20 classes conçue par Jean Bouget, est accolée au nord du bâtiment C. Elle semble vouloir rétablir une certaines symétrie sur les façades arrières que n'avait pas voulue Yves Moignet. Le foyer des internes (actuelle infirmerie), dû au même architecte, est accolé au nord-est de la façade arrière du bâtiment A. Le plan masse n'est cependant pas trop perturbé par ces adjonctions d'une surface au sol somme toute modeste.
Tout aussi modeste par son emprise au sol, l'atelier domotique (1992) reste très discret à l'échelle de l'établissement, malgré le modernisme inhérent à son objet.
Il en est autrement du CDI, bâtiment contemporain en totale rupture de par ses formes incurvées et ses matériaux dont l'usage explose dans les années 2000 : verre, métal en façade... Cette innovation assumée ne perturbe cependant pas trop le plan d'ensemble puisque le bâtiment implanté en bordure nord-ouest de la parcelle réduit simplement la surface de la cour intérieure. Il devient sans doute, avec celle-ci, le nouveau cœur de l'établissement.
Il masque cependant la perspective sur la vallée du Gouet et donne un centre, un "cœur", à un établissement dont la composition initiale organisait les fonctions (internats, externats, ateliers, logements, administration...), sans les hiérarchiser.
La perception d'ensemble, depuis l'entrée et depuis le plateau sportif, n'est quant à elle pas impactée. Le lycée Freysssinet est ainsi un témoignage bien préservé de l'architecture scolaire des années 1960, enrichi d'un bel exemple d'architecture contemporaine, symbolique de l'importance croissante des CDI, des espaces dédiés aux échanges et aux rencontres entre les professeurs, et de grandes salles de type amphithéâtre.
Œuvre du 1%
La décoration au titre du 1% artistique est une sculpture de plein air, en granit rose, composée de trois éléments. Elle est l'un des toutes dernières œuvres du sculpteur Henri-Georges Adam (1904-1967). Cet artiste, d'origine malouine, est également graveur, auteur de tapisseries monumentales... Son art n'est pas figuratif. Si l'on se réfère au tableau national du 1%, l’œuvre a pour titre : "La grande table de conférence. Oiseau." Un reportage télévisé a été diffusé sur le canal 01 de l'ORTF, le 1er septembre 1967. Il est consacré à l'inauguration posthume de ce "monument" d'Henri-Georges Adam. Le film a disparu mais la notice RXF02005315 de l'INA indique la présence de M. Anthonioz pour représenter André Malraux. Elle précise que les formes du monument symbolisent "le sol breton et rappell[en]t les échanges entre professeurs et élèves".
Travaux d'élèves
Le lycée est le lieu d'exposition de sculptures métalliques réalisées par des élèves, ainsi que de mobilier extérieur, voire pédagogique, créé dans l'établissement.
Collections pédagogiques
Le lycée possèdes de petites collections pédagogiques, dans les laboratoires de physique, chimie et sciences naturelles, mais aussi dans les ateliers, bien que les outils obsolètes ne soient généralement pas conservés.
Panoramic Bretagne, photographie aérienne, Plouzévédé