Aménagée à l'initiative de l’évêque Adrien d'Amboise, évêque de 1604 à 1616, pour approvisionner la ville de Tréguier, la conduite d’eau était alimentée par une fontaine située au lieu-dit Créven à Plouguiel. Indispensable à la vie des hommes et des animaux : l’eau sert à l’alimentation, au nettoyage et aux activités artisanales et industrielles. A l’extrémité de ce réseau mesurant plus de 2700 mètres se trouvait la « pompe » ou « fontaine publique » de la place du Martray. Ce grand projet – « dont le public tirait une grande commodité » - a été financé par les revenus d’octroi de la communauté de ville.
Sur le tracé de la conduite, sur une parcelle nommée « Parc Runangoff », peut toujours être observé un édicule en maçonnerie ressemblant à une fontaine - à l'origine à fronton triangulaire et crossettes saillantes – destiné à abriter un système de purge afin de chasser l’air de la conduite d’eau (il est immédiatement à l’ouest de l’enceinte de l’ancien abattoir public municipal construit en 1908). Ces édicules, à l’origine au nombre de quatre, sont nommés « casemate » ou « repos » (1638). Dans la ville, rue Saint-François se remarque également un regard de visite de la conduite. L’élément le plus remarquable de ce réseau d'eau est le pont-aqueduc qui permettait à la conduite de franchir le Guindy.
Le tracé de ce réseau d'adduction d'eau est connu par l’exceptionnel plan de Charles Symon daté de 1610 et conservé dans le fonds des Archives communales de Tréguier sous la cote 1Fi8. Le cadastre de Tréguier établis en 1834 figure également le tracé de la conduite avec précision.
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