Le presbytère de Rospez est constitué d'une habitation à un étage, de plan rectangulaire, de 14 m de long sur 9 m de large.
L'édifice présente une façade ordonnancée en trois travées principales, la porte d'entrée se trouvant au centre. Il porte deux souches de cheminées, une sur chaque pignon, mais les cheminées situées à l'intérieur ont disparu suite aux travaux de réhabilitation de 2015.
Le logement est accosté à l'est par une petite maison de plain pied présentant seulement une porte et une fenêtre sur sa façade principale. Cette partie du presbytère s'étend aussi vers le nord dans un aile en retour d'équerre.
Les ouvertures de la maison à étage présente un décor limité aux linteaux traités en arc segmentaire délardé, forme récurrente dans cette partie du Trégor. On constate d'ailleurs ici l'un des derniers cas de traitement en délardement à Rospez, alors que le linteau droit devint dominant dans les années suivantes. La singularité du presbytère est marquée par des clés en granite sur chacun des linteau. Celle de la porte principale porte la date de construction de l'édifice (1886).
Une plaque en pierre, située au-dessus de la porte d'entrée principale, porte les noms des commanditaires. On peut y lire de gauche à droite : "J. Bourdellès, Recteur ; F. Le Caer, Président ; L. Queffeulou, Maire ; M. Berthou, Vicaire ; Y. Bonniec, Trésorier ; F. Montréer, Adjt. Consr. ; F. Briand, Secrétaire ; N. Meudic, Conseiller". Cette plaque est entourée par deux reliefs en pierre représentant des faisceaux de verges retenus par une cordelette. Une niche à saint couronne aussi l'édifice et contient encore aujourd'hui une statuette en terre cuite.
La maçonnerie est constitué de pierre de taille d’appareil moyen, dans une pierre de schiste. Le granite gris est réservé pour le contour des portes et des fenêtres, où il est employé en pierre de taille. Le ressaut formé par les pierres des chaînages d'angle et du contour des baies laisse supposer que l'édifice était autrefois enduit. Les stries qui marquent les pierres de la maçonnerie permettaient d'ailleurs une meilleure accroche.
L'intégralité des menuiseries a aussi été changée lors des travaux de 2015. Les fenêtres et les portes, en vitre pleine, sont donc aujourd'hui en aluminium.
Un puits mitoyen, maçonné dans le mur de séparation entre l'église et l'école, est situé à proximité du presbytère. Sa particularité est de présenter deux accès au point d'eau, de part et d'autre du mur dans lequel il est bâti. Sur sa face ouest, il porte d'ailleurs le millésime de "1885", année qui précède la construction du presbytère. Couronné par un fronton triangulaire et arborant une croix comme ornement sommital, il est aujourd'hui rebouché. Sa face orientale est plus intéressante. De ce côté, il possède des pierres à seau de chaque côté du puits, aujourd'hui bouché par une dalle de béton. Une pierre tombale datée de 1781 fut réutilisée en couvrement du puits. On peut encore y lire "requiescat in pace" (repose en paix).
La proximité du cimetière, avant son déplacement, pourrait expliquer le remploi des pierres tombales dans le puits, mais aussi sur le muret délimitant l'enclos paroissial et dans l'une des maisons proches de l'église. La pierre tombale n'est d'ailleurs pas le seul remploi que l'on peut observer sur cette face du puits. En effet, les colonnettes qui soutiennent la couverture sont en tout point similaires avec celles situées autour des fenêtres de l'église. Pour le puits, les constructeurs ont seulement remployé un chapiteau et une base pour recréer une colonnette. Le fronton accueille aussi une niche où l'on pouvait trouver une statuette de la Vierge ou d'un saint, dont la présence protégeait l'eau du puits.
Paul Maturi a réalisé le recensement du bâti et l'étude de la commune de Rospez (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2015 (4 mai - 15 octobre).