[Estimation et évaluation] du fonds et de la rente foncière et convenancière de 250 livres en argent due sur le moulin à eau de Kergrist situé en la commune de Ploubezre, provenant de Catherine-Vincente Kergariou, femme de Barbier-Lescoët et tenu à domaine [congéable] par Gabriel Le Lan et femme, demeurant en la même commune de Ploubezre et dont l’usufruit est donné au citoyen Yves Le Goff dit La jeunesse demeurant en ladite commune de Ploubezre. Procès-verbal des 14, 15, 16 et 17 prairial an 13 [juin 1805].
Gabriel Le Lan est dit domanier du moulin de Kergrist.
"[…] ...le moulin de Kergrist, domaine du ci-devant Kervegant, était chargé de 250 livres de redevances ci-devant convenancières, il nous a aussi apparu d’un bail à ferme par lui consenti à Pierre Ropars et femme, meuniers, en la date du 16 germinal an VII enregistré à Lannion le 21 de même mois, par lequel nous avons reconnu que le bail était de 9 ans et le prix du fermage de la somme de 300 francs en outre les contributions foncières sur les objets affermés et le dit preneur est chargé de plus de fournir au bailleur trois barriques de bonnes pommes à cidre, le tout sans diminution au prix du bail."
"La maison principale construite en maçonnerie, ayant sa façade au nord en pierres de taille ainsi que ses ouvertures, ayant de long, non compris la partie en avant-corps saillante sur la façade arrière au midi, 14 mètres 29 centimètres, de largeur à trois pignons entiers 5 mètres 1 centimètre et de hauteur réduite, fondation comprise 5 mètres 52 centimètres ; au rez-de-chaussée, deux cuisines séparées par un vestibule et le pignon en refend, éclairées par trois fenêtres et un jour en taille, dans chacune des dites cuisines une cheminée complète aussi en taille. Et sur ledit vestibule deux portes de même. Au premier étage, deux chambres séparées par le pignon au refend et éclairées par six fenêtres et deux petits jours et fréquentées [distribuées] par un escalier en grosse taille sur massif en maçonnerie pratiqué à l’extérieur dudit édifice, les dites deux chambres planchéiées ; au-dessus de ces dernières un grenier pratiqué [accessible] par un escalier de charpente en échelons, ledit grenier sous mauvais plancher, le comble en charpente et bois de sciage sous couverture d’ardoise. Le tout en bon état.
Joignant et attenant le pignon couchant de la maison principale est un édifice construit en maçonnerie ayant ses ouvertures en pierres de taille, n’ayant qu’un rez-de-chaussée, doublage et grenier au-dessus dudit édifice ayant de long 5 mètres 14 centimètres, de largeur à un pignon entier 4 mètres 71 centimètres. Pour fréquenter le rez-de-chaussée, une porte et pour éclairer une fenêtre et un jour, le tout en taille. Le grenier barasé [?] et terrassé ; le comble en sciage et rondins, sous couverture de genêt, le tout en état.
Joignant le pignon levant de la maison principale, une soue à porc construite en maçonnerie sous couverture en chaume, en mauvais état.
Le Ty Coz ou ancienne maison principale aussi construite en maçonnerie sous couverture de genêt, presque en ruine.
Une crèche joignant le pignon nord dudit Ty Coz aussi presque en ruine.
Au midi dudit Ty Coz les ruines d’un édifice.
Le jardin au midi de la maison principale ayant ses murs ou murets au cerne [illisible : ?] en l’endroit des édifices […] le dit jardin cerné au levant par prat ar Milin, du midi et au couchant par un verger appelé la Rosière de Runefau, et du nord par les édifices dépendants dudit moulin. Dans ledit jardin un appentis et un four en vétusté.
Prat ar Milin, sous-sol de pré, ayant un muret bout au nord et [illisible : ?] côté de la rivière [….] borné au levant par la rivière, du midi par Parc au March, du couchant par un pré dépendant de la métairie de Runefau et avec partie de la Rosière de Runefau et au nord, par le placître ou cour dudit moulin. Le tout dénué de bois foncier.
Parc an March, sous verger […]. Le tout sans bois foncier.
La petite île en jardin potager […] cernée par les différentes branches de la rivière.
La cage à moulin [sic] construite en maçonnerie ayant une partie en avant corps, ses ouvertures en grosse taille, ayant de long en chacune de ses cottières [sic] 7 mètres 80 centimètres, largeur à deux pignons dont l’un a son aiguillon en rempote [?], 5 mètres 20 centimètres hauteur réduite 4 mètres 22 centimètres. Ladite cage à moulin fortifié par un contrefort ; le comble du [illisible] moulin en fente et sciage sous couverture d’ardoise. Le tout en mauvais état.
Ledit moulin est à deux tournants, son [sic] mécanique et ses meules se trouvent dans un état médiocre.
Le déversoir et la bonde de décharge se trouvent totalement en ruine.
L’écurie joignant le moulin, construite en maçonnerie ayant ses ouvertures en grosse taille et ayant de long 6 mètres 82 centimètres, de largeur à deux pignons dont un raiz [rez, sic], 3 mètres 57 centimètres ; la dite écurie ayant son rez-de-chaussée et grenier au-dessus dont l’âtre est en terrasse ; le comble en charpente et rondins sous couverture de genêt. Le tout en mauvais état."
Gabriel Le Lan, domanier du moulin a acheté le moulin de Kergrist et ses dépendances (nue-propriété du fonds et rente convenancière) dans le cadre des ventes de bien nationaux pour la somme de 3500 francs le 17 fructidor an 13 à la succession de Kergariou-Kervegant. Les enchères avaient été ouvertes à 3000 francs.
Par arrêté testamentaire de 1793, Jonathas Kergariou "léga pour prix de vingt années de services et de peines, une pension viagère de 366 francs" à Yves Le Goff.
Transcription : Guillaume Lécuillier, 2019.