Dominant Le Léguer, le château fort de Coat Frec (Coatfrec) a connu une histoire mouvementée : l'édifice primitif, de type logis-porche a été agrandi et reconstruit à partir de 1462 par Guillaume de Penhoët sur les ordres du duc de Bretagne. Son plan affecte la forme d'un rectangle flanqué de quatre tours (dont deux encadrant la porte percée au nord). Du logis seigneurial ne subsistent que les fenêtres et les cheminées. Protégé par des murs épais, eux mêmes entourés d'une levée de terre et doté de nombreuses ouvertures de tir (canonnières de forme circulaire surmontées d'une mire en casemate ou simplement circulaire), le château peut ainsi servir de réduit à plus d'une centaine d'hommes. Sous les latrines de la tour sud est percée une poterne qui permet d'éventuelles sorties dans le fossé sec.
Occupé par le célèbre brigand Guy Éder de La Fontenelle en 1592 pendant les Guerres de la Ligue (ce dernier finira rompu vif à Paris en 1602), le château est repris l'année suivante après un siège en règle par les troupes royales fidèles à Henri IV. Pour éviter qu'elle ne serve à nouveau des intérêts privés, la fortification est démantelée.
Pillé et ruiné, le château fort de Coat Frec est abandonné pendant près de quatre siècles à la végétation. Il devient ainsi un terrain de jeux ou de balades dominicales pour les habitants de Ploubezre ou de Lannion. L'édifice, inscrit au titre des Monuments historiques en 1927 est en cours de restauration depuis son achat en 2001 à la famille le Pelletier de Rosanbo. Il a été récemment modélisé en 3 dimensions afin de permettre une reconstitution archéologique. Ouvert exceptionnellement à l'occasion des Journées du patrimoine, le château de Coat Frec est un site historique remarquable à l'échelle de la Bretagne à l'instar du château de Tonquédec tout proche.
Photographe