Ce dossier correspond à une transcription numérique d’éléments d’enquêtes antérieures à 2000. Tout enrichissement est le bienvenu.

Le manoir du Val au Houx est situé au flanc d´un coteau assez pentu dominant un vallon vers le sud. Les bâtiments donnent sur une vaste cour fermée à laquelle on accède par un portail aujourd´hui détruit ; au sud de la cour, le logis ; au nord, près de l´entrée, une dépendance avec boulins en façade sud, un four à pain à côté ; à l´est d´autres dépendances, le tout étant relié par des murs ; au-delà de la cour, vestiges des murs de clôture du pourpris. Le manoir comprend trois corps de logis alignés face à l´entrée.

A l´ouest, le corps de logis à un étage carré de plan allongé est divisé par deux murs de refend ; au nord, les fenêtres de l´étage comportent des croisées et un appui saillant ; au sud, les trois portes de l´étage donnent actuellement dans le vide ; la présence d´abouts de poutre apparents suggère l´existence d´une coursière extérieure portée par ces poutres, elles-mêmes soutenues par des colonnes rondes actuellement partiellement remontées. La charpente d´origine est conservée, à fermes avec aisseliers et jambettes à profil cintré.

Le corps central en rez-de-chaussée comprend la salle du manoir séparée d´une autre pièce par un épais mur de refend. Cette salle, actuellement plafonnée, s´ouvrait à l´origine sur la charpente conservée dans le comble, selon le type appelé « salle basse sous charpente ». Dans le mur de refend est incorporée une vaste cheminée flanquée d´une porte à linteau sur coussinets ; les linteaux sont surmontés d´arcs de décharge ; la porte donne sur un escalier permettant de rejoindre une chambre à l´étage ; à gauche de la cheminée, la petite baie chanfreinée est un jour de surveillance de la salle à partir de cette chambre ; le judas permettait sans doute d´exercer une surveillance discrète de la salle, mais il permettait d´abord aux femmes, qui se tenaient le plus souvent dans la chambre, de participer à la vie du logis. Cette hypothèse est renforcée par la présence du coussiège qui rendait cette observation plus confortable ; ici, la situation dans le mur de refend, près de la cheminée, permet de profiter de la chaleur du conduit. Ces dispositions, coursière, salle sous charpente, cheminée incorporée et jour de surveillance sont caractéristiques du XVe siècle.

Ces deux corps ont conservé leur volume d´origine, les charpentes sont en place ; il n´est pas certain qu´ils soient exactement contemporains ; le corps central à salle basse présente des caractères plus précoces - avant 1430 - que le corps ouest dont les fenêtres à appui saillant indiquent plutôt une date de la fin du XVe siècle, vers 1480 environ. Plusieurs baies ont été refaites au XVIe siècle, en particulier les deux portes jumelées de la façade nord à décor Renaissance qu´on peut dater vers 1560-70.

Le troisième logis, de plan massé, comporte un étage, une tour d´escalier sur l´angle nord et un toit en pavillon ; la mouluration des baies indique une date avancée à la fin du XVIe siècle, après 1570 (appui godronné).