La façade du logis de la Rivière fut reconstruite à la fin du XVIe siècle à partir d'une structure plus ancienne dont subsistent des cheminées du XVe siècle ainsi qu'un escalier en vis à l'arrière. Au cours du XVIIe siècle, le manoir fut englobé dans une composition symétrique à trois accès, à l'image des châteaux contemporains : la cour fut fermée par deux lignes parallèles de communs que relie un mur crénelé, percé en son milieu d'une porte vers la rivière. Selon un usage ancien dans le pays de Malestroit, le corps de passage est surmonté d'un colombier carré, qui a perdu son toit en pavillon. Les traces de l'enduit de chaux qu'il porte, destiné à écarter les rongeurs, correspondent aux recommandations prescrites dans les traités d'économie domestique dès le XVIe siècle. En face, de l'autre côté de la cour, un autre pavillon, édifié au-dessus du four à pain, formait pendant. La cour elle-même était pavée ; à la base des murs, un caniveau taillé dans le schiste alimentait une fontaine aménagée sous un montoir, petit escalier permettant de monter à cheval. Une vaste enceinte externe à tours d'angle, aujourd'hui disparue, entourait le manoir de la Rivière, à la mesure de l'enracinement de la famille de Sérent dont ce fut une des résidences du XVIe siècle à la Révolution.
(J. -J. Rioult)