Cette demeure illustre le thème de la "maison médiane" : isolée dans vaste territoire, entourée de larges parcelles en 1841, elle offre les caractéristiques d'un manoir, bien qu'elle ne soit pas signalée comme telle dans la documentation (à moins qu'il ne s'agisse de Coët Quic Bihan, signalé comme maison noble dans la réformation de 1633, lieu dit disparu sans doute proche de Coëtcouic Bras : sur le plan cadastral ancien, l'accès se fait par le nord ou par le sud, par un chemin reliant Guersalic à Coët Couic).
La structure de son logis à étage, avec deux portes d'accès aux deux pièces du rez-de-chaussée qui communiquent entre elles, n'est pas cependant celle d'un manoir. Le rez-de-chaussée est faiblement éclairé de deux fenêtres proches des cheminées. L’escalier adossé au mur de refends dessert les deux chambres chauffées, dont l'une conserve une cheminée d'étage remployée d'un précédent édifice (16e siècle ?) ; ces deux chambres ont double éclairage nord et sud. Quant aux lucarnes à fronton qui éclairent le comble, elles sont situées sur une travée extérieure avec les fenêtres, laissant tout le centre de la façade aveugle. La salle ouest avec son escalier commandait les chambres de l'étage, alors que la salle est n'avait pas de lien avec l'étage.
Cette disposition s'explique sans doute par son utilisation qui reste inconnue : chambres et salle ouest à usage du propriétaire, salle est destinée à un métayer ? A rapprocher de la maison de Longueville à Locmalo, regroupant deux logis sous le même toit avec escalier commun, là-bas en hors-oeuvre.
Les dispositions ont été fortement modifiées lors de la restauration des années 1970-1980 : percement de fenêtres en particulier à l'étage sur les deux façades (de dimensions conformes à celles existantes), ajout d'une lucarne médiane, changement de l'escalier, diminution du mur de refends séparant les deux pièces au rez-de-chaussée, contribuant à une certaine normalisation de la façade et à la disparition de son caractère particulier. (C. Toscer).
Enquêteur Inventaire