Erigée au nord-est du hameau qui abrite encore de nombreuses maisons anciennes (fin 16e et 17e siècles), la chapelle de la Trinité est implantée dans un placître surplombant les niveaux est et sud du hameau.
L’accès se fait par quelques marches qui conduisent à la porte sud, sans conteste l’ouverture la plus ornée de cette petite chapelle : l’anse de panier surmontée d’une archivolte à fleuron traduit comme les colonnettes à chapiteaux et bases renflées une période de construction de la fin du 15e siècle ou du tout début du 16e siècle, période majeure du gothique flamboyant breton. Le grand appareil en pierre de taille est une constante dans les chapelles de cette période qui subsistent dans la commune (Saint-Houarno, Locmaria). Bien qu’aucun blason affirmant ce lien n’ait été conservé (un blason lisse subsiste sur la sablière sud), on sait que la chapelle dépendait de la seigneurie proche de Tronscorff, une des plus importantes de Langoëlan.
La datation est confirmée par le beau remplage à quadrilobe et trilobes de la fenêtre est. Cependant certaines baies ont été reprises, comme la fenêtre nord, en plein cintre, qui date du 18e siècle. Au 19e siècle, la façade ouest est entièrement reconstruite : certaines parties des murs pourraient alors avoir été remontées, comme le montre le désordre des pierres à gauche de la porte sud. Au 17e siècle, une sacristie est ajoutée au nord de la chapelle. A l’intérieur, la date de 1934 est portée sur la sablière sud, accompagnée de l’inscription « restaurée (par) M. Le Clainche rect(eur) » : elle correspond à la réfection complète de la charpente dont ont été conservées une petite partie des blochets et des sablières sculptées de motifs tels que dragons ou centaures, dont le modèle est repris des sablières de la chapelle de Kerlénat à Locmalo, et visibles aussi dans les églises de Langoëlan ou du Croisty.
La chapelle a conserve une importante partie de son mobilier ancien, dont son autel d’origine en pierre peinte, autrefois masqué par un devant d’autel en bois du 19e siècle (aujourd’hui déposé dans la sacristie). Il s’accompagne d’une très belle balustrade de chœur à balustres tournés du 17e siècle et de nombreuses statues. (C. Toscer)
Enquêteur Inventaire