Ancien logis construit du 14e au 16e siècle. Précédé d'un porche rare en charpente, du 16e ou 17e siècle, pavillon sur façade arrière détruit. (1986, Service régional de l'Inventaire de Bretagne)
Le manoir du Boberil est bâti à l’extrême sud de la commune de L’Hermitage, à l’écart de l’église paroissiale. Il est érigé à la fin du 14e siècle par la famille du Boberil qui détient ce fief depuis 1284 jusqu'à nos jours. Cette famille d'ancienne extraction chevaleresque, proche de la cour des ducs s’impose dès les 14 et 15e siècles sur l’ensemble du territoire à l’ouest de Rennes.
En 1578, la terre du Boberil est érigée en châtellenie par Henri III en faveur de Vincent du Boberil qui réside alors au château du Molant à Bréal-sous-Montfort. Cette promotion s’accompagne de nombreux aménagements sur le manoir. L’entrée de la cour reçoit un logis porte construit en terre (aujourd’hui disparu), ainsi qu’une fuie au nord du logis (symbole de la puissance seigneuriale). Un pavillon de deux étages à pans-de-bois, accolé au sud du logis principal, est construit pour accueillir le seigneur et recevoir les invités. Un châpitreau en bois, mentionné dans un aveu de 1609, protège l’entrée principale. Il serait pour certains, un ajout du 16e siècle et pour d’autres, un élément beaucoup plus ancien. Une étude dendrochronologique date les bois du 14e siècle, mais la structure est composée de nombreux bois de réemploi.
Enfin, une grange située au nord-est du manoir est construite à cette même période. Citée et décrite dans le même aveu de 1609, elle est composée de bauge en partie basse et d’adobe en caillebottis en partie haute. Elle serait la plus ancienne grange en terre recensée à ce jour en Ille-et-Vilaine. L’ensemble de ces modifications atteste d'un changement de destination du manoir qui devient principalement, au 17e siècle, une métairie. La famille du Boberil ayant transféré sa résidence au Molantoù elle s'est fait construire un nouveau manoir, ne réside que temporairement au Boberil. Elle habite plus particulièrement le pavillon, qui est indépendant avec le reste de l’édifice.
Le logis principal, à salle basse sous charpente, est alors plafonné pour créer un comble pour entreposer les récoltes produites. À partir de là, la cohabitation dans le bâtiment entre le fermier et le propriétaire apparaît nettement. D’autres travaux sont effectués sur l’édifice, notamment dans les années 1770-1780. Le logis principal perd en superficie à la suite de la reconstruction du pignon ouest, fragilisé par une lézarde conséquente. Au 19e siècle, l’utilisation agricole de plus en plus intensive du manoir mène à la construction d’une autre dépendance en terre à l’est de l’édifice. Elle est construite après 1829, car elle n’apparaît pas sur le cadastre Napoléonien. Détruite par un incendie en 1960, le pignon est du logis principal est le seul témoin de cette extension.
Aujourd’hui, le manoir est ni hors d’eau, ni hors d’air. Un important programme de restauration est actuellement en cours pour lui rendre son aspect du début du 17e siècle.
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