Bien que situés à quelques centaines de mètres de la côte, les villages du secteur sont sans conteste à dominante agricole (Kerdréal, Phlibéré et Kerfréost). La ferme étudiée se trouve à l’ouest du petit hameau de Kerfréost composé de deux anciennes fermes.
La cour, presque fermée, est délimitée par les bâtiments : alignement principal au nord, crèche à cochons à l’ouest, étable au sud et une dépendance non identifiée à l’est. Elle est close d’un petit muret de pierres sèches qui, dans l’angle sud-ouest, est équipé d’un escalier volant et d’une brèche pour faire passer l’eau du puits vers les jardins au sud.
L’alignement principal est composé d’un logis à étage et d’une écurie accolée qui communiquent au moyen d’une porte intérieure située au niveau de la cuisine du logis, contre la cheminée. Sa façade antérieure est en moellons de granite enduits. Les effets décoratifs sont uniquement portés sur le logis : Linteau de la porte d’entrée soigné surmonté d’une niche à saint, bandeau médian, corniche du toit moulurée en doucine soulignée d’une rangée de pierres de taille et souches de cheminées moulurées.
Le puits, situé dans la cour, est en pierres de taille. De section ronde, coiffé d’une corniche et présentant l’inscription AN BL 1782, il est d’un type rencontré presque exclusivement dans les cours des manoirs (Lezurec (Primelin), Menez Bras (Esquibien), Menez Bihan (Audierne), Lescongar (Plouhinec)…). Notons que la ferme voisine de Phlibéré en possède également un.
L’ancienne crèche devenue fournil, isolée au nord-ouest des bâtiments de la ferme, présente des caractères architecturaux très inhabituels sur le territoire (le seul autre exemplaire observé se dresse au village voisin de Kerdréal et n’a pas de four). Il s’agit d’un bâtiment de plan rectangulaire au murs en moellons avec toit bombé en pierres, porte charretière à linteau droit et voute en berceau en pierres de tailles sur toute sa longueur. Le four se trouve sur le pignon nord.
Les autres dépendances n’offrent pas de décors particuliers et la plupart est dissimulée sous un épais rideau de végétation. Notons tout de même la présence sur l’un des murs de l’étable au sud de la cour de six niches murales contiguës aménagées à un mètre de hauteur et destinées à servir de pondoirs. Les poules y accédaient au moyen d’une échelle positionnée contre le mur.