La première mention du manoir de Kerouarné remonte à 1536 dans les actes de réformation de la noblesse bretonne, évêchés de Cornouaille, Léon et Trégor sous l’appellation Kerouarmenech. Il est également mentionné en 1540, 1674 et 1704.
Bien que fortement remanié au 19e siècle, le manoir date selon l’Inventaire Général du 16e siècle. De cette époque subsistent quelques éléments architecturaux comme les latrines et la porte en tiers point aménagée près d’un passe-plat dans un mur de refend du rez-de-chaussée qui séparait la salle de la cuisine.
Quant à la tour d’escalier postérieure, elle daterait, toujours selon l’Inventaire Général, du 17e siècle comme le cadran solaire (date portée 165 ? ).
Le plus ancien propriétaire identifié est un certain Laurent Blanchart, sieur de Kerouarné, qui vivait au manoir dans la première moitié du 17e siècle. (Notons que l’inscription « LE : Sr : K(er)OVARNE » est sculptée sur le clocher de la chapelle Sainte-Brigitte.)
Si le cadastre napoléonien signale bien les bâtiments en 1837, il n’est plus question d’un manoir ni sur les plans, ni dans les états de sections. A cette date l’ensemble appartient à Joseph Le Lay, notaire et le manoir et ses bâtiments annexes présentent une disposition très proche de celle qui existe aujourd’hui : un logis principal accolé à une écurie et une autre maison, une étable avec crèches à cochons en retour à l’ouest et un fournil isolé à l’est. Les évolutions principales concernant les bâtiments consistent en la création d’une grange qui forme aujourd’hui clôture à l’est de la cour principale et la disparition d’une dépendance accolée au nord du mur d’enceinte sud. On constate également que le bâtiment à l’est de l’alignement principal a été raccourci.
La présence du porche sud rappelle qu’à cette époque, un accès aujourd’hui disparu existait depuis le village de Troloan. La portion proche du manoir de cet ancien chemin est signalée sur le cadastre de 1837 sous l’appellation « l’avenue ». Notons également que si certaines sources signalent un moulin à vent sur une hauteur au sud du manoir, ce dernier n’apparait pas sur ce cadastre.
Le manoir de Kerouarné a ensuite été vendu en 1851 à Mme Le Normant de Kergré de Clohars-Carnoët puis en 1884 à la famille Fatou qui habitait au château de Suguensou en Esquibien.
En 1987-1989, une grande restauration a été effectuée et quelques anciens bâtiments agricoles ont été remaniés en habitations.