L’ancien manoir de Keridiern a appartenu, comme son nom l’indique, à la famille noble De Keridiern dont la plus ancienne mention connue remonte à 1427 et à un certain Geoffroy De Keridiern. On peut observer leurs armes « d’or à trois roses de gueule » à plusieurs endroits de l’église paroissiale de Cleden-Cap-Sizun ainsi que sur la traverse du calvaire de la proche chapelle de Langroas. Ce calvaire a d’ailleurs été dressé en 1620 à l’occasion du mariage de de René De Keridiern et de Marie de Keryvon.
Au début du 18e siècle, le manoir devint propriété de la famille de Keratry et le restera jusqu’à la révolution. Vendu à cette époque à Marie Josèphe Calvé veuve de Guillaume Fily, de Kerloc'h Huella en Primelin, il se trouvait en très mauvais état.
Au début du 19e siècle (1806) a débuté une reconstruction d’une grande ampleur des bâtiments par Marguerite Fily (fille de Marie Josèphe) et son époux Noël Charles comme en témoignent les différentes inscriptions et dates portées sur les linteaux du nouveau logis. (NOEL : CHARLES 1806 sur la porte d’entrée, MARGUERITTE : FILY sur une fenêtre est.)
D’autres dates relevées sur les bâtiments signalent la transformation progressive de l’ancien manoir en ferme sur l’ensemble du 19e siècle : 1841 sur l’étable, 1858 sur la grange et 1880 sur les crèches à cochons.
L’élévation du logis telle qu’on peut l’observer aujourd’hui date des années 1930. C’est à cette époque que furent agrandies la majorité des baies et créées, entre autres, les doubles fenêtres encadrant la porte d’entrée. L’agrandissement de ces baies a eu pour conséquence le déplacement de plusieurs linteaux dont certains ont été retaillés (notamment à l’étage). Notons également la disparition du bandeau médian et du cadran solaire.
Est-ce à cette occasion que furent également démontés le portail et le poulailler-pigeonnier visibles sur les photos des années 1920 ?
Les décennies suivantes ont vu à Keridiern ar Maner l’ajout de bâtiments agricoles modernes dans la partie sud de la propriété. En 2020, il ne reste presque rien de l’ancien manoir sinon les vestiges de l’ancien portail encore visible au pignon d’une dépendance.
Photographe